C. Tavares réagit aux critiques sur sa rémunération

Le dirigeant de PSA Carlos Tavares a affirmé mardi qu'il entendait les critiques sur le quasi doublement de son salaire, mais fait valoir que ses émoluments étaient inférieurs à la moyenne des patrons du secteur automobile.

"J'entends tout ce qui a été dit. Je fais simplement observer qu'il y a pour les patrons des grands groupes industriels, comme les joueurs de football ou les pilotes de Formule 1, un marché", a déclaré le président du directoire de PSA Peugeot Citroën sur Europe 1.

Le Premier ministre Manuel Valls avait affirmé jeudi dernier regretter la forte augmentation de la rétribution de M. Tavares, qui "ne correspond pas à la réalité" des salariés. Il avait mis en garde "les élites" françaises contre "tout geste, toute attitude" qui "s'éloigne d'une forme d'exemplarité".

Avant lui, des ministres, des patrons de syndicats et de partis politiques avaient eux aussi manifesté leur désaccord avec l'évolution du salaire de M. Tavares. Le Medef l'avait en revanche soutenu.

Transfuge de Renault arrivé à la tête de l'entreprise automobile en difficulté début 2014, M. Tavares a reçu au titre de 2015 un salaire de 5,24 millions d'euros, selon PSA. En 2014, sa rémunération s'était établie à 2,75 millions d'euros.

Cette forte progression est principalement due à l'accroissement de la "part variable" du salaire basée sur l'évolution des résultats. Or, PSA a connu une excellente année 2015, dégageant un bénéfice (1,2 milliard d'euros) pour la première fois en cinq ans et bouclant même en avance son plan de reconstruction.

"Ma rémunération est fortement indexée sur les résultats de l'entreprise depuis le premier jour, je trouve ça tout à fait normal compte-tenu de mes responsabilités" a insisté mardi M. Tavares.

En outre, "j'observe que ce qui a choqué représente à peu près un tiers, au maximum la moitié du salaire de mes pairs", a-t-il dit, le jour de la présentation du nouveau plan stratégique de PSA à échéance 2021.

La semaine dernière, M. Tavares avait souligné que ce n'était pas lui qui fixait le mécanisme d'évolution de son salaire, mais le conseil de surveillance de PSA.

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