"Les résultats d'une enquête de la DGCCRF (...) discréditent une fois de plus l'ensemble de la profession", a affirmé le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) dans un communiqué.
Lundi, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes avait publié une enquête réalisée auprès de 1.471 commerces de voitures d'occasion, mettant en évidence un taux d'anomalie de 47,11%.
Parmi les manquements constatés, de "fausses allégations concernant la notion de première main". En infraction avec la réglementation, des vendeurs offraient des "véhicules d'auto-école ou de location vendus sans mention de cette utilisation".
Plus spectaculaire, les agents de la DGCCRF ont découvert chez un casseur une voiture "vendue avec 55.000 km au compteur alors que les vérifications (...) ont fait apparaître un kilométrage réel de 347.000 km".
Mais le CNPA, qui fédère notamment les vendeurs de voitures d'occasion, a dénoncé "un communiqué partiel, laissant entendre que la moitié des professionnels serait des fraudeurs, sans aucune consultation ni information préalables des organisations professionnelles".
L'organisation, qui a dit refuser "que l'on remette en cause ses fondements et ses valeurs de transparence et d'éthique", a rappelé avoir avancé des propositions "pour lutter contre les pratiques relevées".
Face à la fraude aux compteurs, le CNPA suggère notamment de transmettre les kilométrages à une base de données lors des contrôles techniques, comme c'est déjà le cas en Belgique selon lui. Il souhaite aussi la mise en place d'une "définition légale du véhicule neuf" et appelle la DGCCRF à saisir sa "main tendue".
L'Automobile club association (ACA) a également rebondi sur l'enquête mardi, disant ne pas être étonnée du constat "accablant" sur la fraude au kilométrage.
"Rajeunir un compteur kilométrique, est une fraude facile, pas chère et souvent indécelable" car perpétrée via la prise diagnostic des voitures avec un simple ordinateur, a noté le président de l'ACA, Didier Bollecker.
Dans un communiqué, l'association qui revendique 860.000 membres a exigé en particulier des constructeurs qu'ils protègent les compteurs, et un "système d'échange de données à l'échelle européenne", vu le taux de fraude au compteur dans les ventes transfrontalières qui atteindrait 30% selon elle.