Nissan veut prendre le contrôle de Mitsubishi

Le constructeur d'automobiles japonais Nissan a confirmé jeudi matin des "discussions" sur une prise de participation dans son compatriote en proie à un scandale Mitsubishi Motors, alors que des informations de presse ont fait état d'une possible entrée au capital à hauteur de 34%.

"Nissan et Mitsubishi sont en pourparlers sur différents sujets dont une coopération capitalistique, mais rien n'a été décidé. Nous prévoyons de discuter de ce sujet et d'autres lors d'un conseil d'administration ce jour et ferons une annonce en temps voulu", a déclaré Nissan dans un communiqué, tandis que Mitsubishi Motors faisait une annonce similaire.

Avec cette opération d'un montant de plus de 200 milliards de yens (1,6 milliard d'euros), selon les médias japonais, Nissan Motor deviendrait le plus important actionnaire de Mitsubishi Motors Corporation (MMC), devant Mitsubishi Heavy Industries, qui détient 20% des actions.

Le groupe de Carlos Ghosn, qui doit tenir une conférence de presse en début d'après-midi à Yokohama (banlieue de Tokyo), pour la présentation des résultats annuels, volerait ainsi au secours de son partenaire Mitsubishi Motors, qui se débat avec un vilaine affaire de fraude.

Des irrégularités qui concernent la mesure de consommation de carburant avaient été découvertes par Nissan, pour qui MMC fabrique des mini-véhicules.

Mitsubishi Motors avait dans un premier temps, en avril, fait part de manipulations de données sur quatre modèles de mini-voitures. Il a ensuite reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans, sans alors préciser le nombre de modèles et d'exemplaires concernés.

Pour l'heure, le groupe n'a pu donner de chiffres que pour les mini-véhicules fabriqués depuis 2013, à savoir 625.000 au total, dont 468.000 produits pour Nissan.

Les commandes et l'action à la Bourse de Tokyo ont plongé depuis ces révélations, suscitant des inquiétudes sur l'avenir de Mitsubishi Motors, un des plus petits constructeurs japonais avec seulement un million de véhicules vendus par an.

Face à cette affaire désastreuse pour sa réputation, déjà ternie par des camouflages de défauts sur divers véhicules dans les années 2000, la firme est dans une très mauvaise posture.

Mercredi, ses dirigeants avaient assuré pouvoir gérer la crise sans avoir à recourir à l'aide des sociétés de la galaxie Mitsubishi, qui étaient venues à sa rescousse lors du précédent scandale.

"Nos finances sont relativement saines. A ce stade, je pense que nous pouvons nous en sortir seuls", avait déclaré son président du conseil d'administration, Osamu Masuko, à la presse.

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