Semi-conducteurs: Renesas va racheter Intersil

Renesas Electronics, spécialiste japonais des micro-contrôleurs pour automobiles et autres semi-conducteurs, a annoncé mardi un accord pour racheter la société américaine Intersil qui conçoit aussi des puces utiles pour les véhicules, pour un montant de 3,2 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros).

Renesas propose aux actionnaires 22,5 dollars par titre, soit une prime de 14% par rapport au cours de clôture d'Intersil lundi à New York.

Cette offre est par ailleurs supérieure de 43,9% au cours du groupe américain en date du 19 août, juste avant que ne filtrent dans la presse les rumeurs de rachat, a précisé dans un communiqué Renesas, qui financera l'opération avec sa trésorerie.

La transaction devrait être bouclée "au premier semestre 2017", sous réserve de l'approbation des autorités de régulation compétentes.

Renesas évalue les synergies à plus de 170 millions de dollars entre les deux groupes, très "complémentaires en termes de clients et de pénétration géographique".

Intersil, une entreprise californienne fondée en 1999 qui vend des puces de régulation électrique notamment utilisées dans les automobiles, les smartphones ou les machines industrielles, a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 521,6 millions de dollars.

Renesas Electronics est pour sa part né en avril 2010 de la fusion de Renesas Technology, fruit d'une précédente consolidation, et NEC Electronics, une filiale de semi-conducteurs de NEC.

Confronté à de graves difficultés à cause de la crise internationale de 2008-2009 puis des conséquences du tsunami de mars 2011 dans le nord-est du Japon, la compagnie a été sauvée à l'automne 2013 par un fonds public japonais, INCJ, devenu son premier actionnaire à hauteur de 69%.

Les autres détenteurs de titres sont essentiellement des entreprises nippones clientes de ce spécialiste des micro-contrôleurs, dont ses fondateurs Hitachi et Mitsubishi Electric, ainsi que les deux constructeurs d'automobiles Toyota et Nissan, le groupe de bureautique Canon, l'équipementier Denso, le géant de l'électronique Panasonic ou la société d'appareils photo Nikon.

Renesas, dont la production de semi-conducteurs est jugée stratégique pour le monde industriel nippon, a entrepris ces dernières années une importante restructuration (fermeture d'usines, suppressions d'emplois). Elle a affiché ses premiers bénéfices en 2014-2015 et confirmé le tir l'exercice suivant, pour des ventes de 693 milliards de yens (6 milliards d'euros) et des effectifs qui sont tombés à quelque 19.000 personnes.

A la Bourse de Tokyo, l'action a clôturé sur un gain de 2,15% à 616 yens. "Ce n'est pas tant le montant de la transaction qui importe, mais plutôt la capacité de Renesas de réussir l'intégration d'Intersil. De ce point de vue, la compagnie doit faire ses preuves", a commenté pour l'agence Bloomberg News Damian Thong, analyste chez Macquarie Group à Tokyo.

anb/jpa

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