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"Nous avons reçu une plainte d'environ 160 investisseurs dont Blackrock" à l'encontre de Volkswagen, a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal de Brunswick, en Basse-Saxe (nord), où se trouve le siège du constructeur allemand.
Il était incapable dans l'immédiat de chiffrer le montant des dédommagements demandés. Selon le magazine Spiegel, ces investisseurs réclament plus de deux milliards d'euros à Volkswagen.
Blackrock avait auparavant annoncé se joindre à d'autres investisseurs pour poursuivre en justice le groupes aux douze marques, englué depuis un an dans le scandale des moteurs diesel truqués.
Le gestionnaire d'actifs accuse le groupe automobile de "manquements dans la divulgation aux investisseurs de l'utilisation de +dispositifs truqueurs+ pour manipuler les tests d'émissions" polluantes, selon une déclaration écrite.
Le constructeur a reconnu avoir installé sur 11 millions de véhicules diesel dans le monde un logiciel destiné à tromper les tests d'homologation en réduisant temporairement les émissions polluantes.
"Volkswagen continue de penser qu'il a entièrement rempli ses devoirs de communication envers les marchés financiers et que ces réclamations sont sans fondement", a réagi par écrit le constructeur, sollicité par l'AFP.
Cette plainte rejoint quelque 400 autres déjà déposées par des investisseurs devant le tribunal de Brunswick, pour un montant d'environ 4 milliards d'euros. Ils reprochent au mastodonte automobile d'avoir tardé à informer les investisseurs du scandale du diesel.
Dans les jours suivant l'éclatement du scandale le 18 septembre dernier, l'action Volkswagen s'était effondrée en quelques jours de 40% quand il a été découvert que le groupe, qui compte 12 marques différentes de véhicules (Audi, Seat, Porsche, etc.), avait truqué 11 millions de moteurs diesel pour les faire paraître moins polluants qu'en réalité lors des tests de contrôle.
Après la Bavière, la région de Hesse...
Les Etats régionaux allemands de Hesse et de Bade-Wurtemberg ont décidé de porter plainte contre Volkswagen à cause du scandale des moteurs truqués, comme l'a déjà fait la Bavière, ont annoncé vendredi leurs ministères des Finances respectifs.
"La plainte sera déposée dans les jours qui viennent au tribunal de Brunswick", en Basse-Saxe (nord) où se trouve le siège du constructeur allemand, a indiqué le ministère de Hesse, où se trouve Francfort, dans un communiqué.
Détenteur d'actions du constructeur automobile, achetées dans le cadre du financement des retraites des fonctionnaires, l'Etat régional a perdu quelque 3,9 millions d'euros dans la chute de l'action Volkswagen il y a un an.
A ce moment là, l'Etat régional de Bade-Wurtemberg, où se trouvent Stuttgart et le siège de Porsche, détenait environ 64.600 actions Volkswagen, a indiqué un porte-parole du ministère des Finances.
"Selon une première estimation, les dommages pourraient s'élever à quelque 400.000 euros", a-t-il ajouté, tout en annonçant également le dépôt prochain d'une plainte à Brunswick.
Abritant le siège d'Audi, filiale de Volkswagen, la Bavière (sud) avait été le premier Land, début août, à porter plainte dans ce dossier, réclamant des dédommagements d'un montant maximal de 700.000 euros. Le fonds de pension bavarois, qui finance les retraites des fonctionnaires de la région, avait quelque 50.000 actions Volkswagen dans son portefeuille.
Ces trois Etats régionaux reprochent au groupe automobile de ne pas avoir respecté ses obligations de publication d'informations, accentuant d'autant la chute soudaine de l'action et prenant au dépourvu ses actionnaires.
Un autre Land allemand, la Basse-Saxe, est directement actionnaire de Volkswagen, à hauteur de 20%. Mais pour le moment le gouvernement régional, dont plusieurs membres siègent au conseil de surveillance de Volkswagen, n'envisage pas de se retourner contre le groupe, dont le destin est étroitement imbriqué avec la sphère politique.
esp/pho/nth maj/ilp/LyS