Toyota: sauver le site britannique malgré le Brexit !

Le géant automobile japonais Toyota se battra pour sauver son usine au Royaume-Uni, quelle que soit l'issue des négociations sur le Brexit entre le gouvernement britannique et l'Union européenne, a promis cette semaine le numéro deux du constructeur.

L'imposition de barrières douanières serait "une mauvaise nouvelle", "notre compétitivité s'en trouverait affectée, mais en même temps cela veut-il dire que nous devrions tout laisser tomber? Ce n'est pas dans notre philosophie", a lancé Didier Leroy, vice-président exécutif et directeur de la compétitivité, lors d'une table ronde avec quelques journalistes à Tokyo.

"Nous discuterons avec l'équipe, nous les motiverons pour compenser l'impact négatif. Cela veut-il dire que ce sera facile? Non, mais je peux vous le dire, nous avons un esprit combatif et nous avons pleinement confiance en notre usine britannique", a-t-il poursuivi.

Dans l'immédiat, l'heure n'est "pas à la négociation" avec les autorités, a assuré le dirigeant de 58 ans.

Il répondait à une question sur la récente rencontre entre le PDG du groupe concurrent Nissan, Carlos Ghosn, et la Première ministre britannique Theresa May. L'allié du français Renault souhaitait obtenir des garanties avant de prendre des décisions sur de nouveaux investissements dans son usine de Sunderland (nord), alors que ses 4x4 urbains Qasqhai arriveront bientôt en fin de vie. Une annonce sur le sujet doit être faite en novembre.

"Concrètement, qu'ont-ils obtenu? Aujourd'hui personne ne sait quelles seront les conditions du Brexit, quel sera l'impact en termes de tarifs, d'accès au marché européen", a relevé M. Leroy.

En outre, "nous ne sommes pas exactement dans la même situation (que Nissan), nous ne sommes pas dans le même contexte d'urgence, mais en même temps il est clair que plus tôt nous saurons ce qu'il en est, mieux ce sera".

Avant le référendum britannique du 23 juin, Toyota et son principal syndicat britannique avaient mis en garde contre un Brexit, expliquant dans une lettre aux employés que l'accès libre au marché européen était d'une "importance critique" pour le constructeur qui exporte 85% de ses véhicules produits sur place vers l'Europe continentale.

Toyota possède deux usines au Royaume-Uni, à Burnaston dans le centre de l'Angleterre pour l'assemblage des véhicules et à Deeside au Pays de Galles pour les moteurs. Il emploie plus de 3.400 personnes dans le pays.

anb/kap/sg

© 2016AFP