Celle-ci s'est élevée à 219,6 milliards de yens (1,8 milliard d'euros au taux de change retenu par le groupe) sous l'effet de charges exceptionnelles de 166 milliards de yens en lien avec les malversations avouées en avril, contre un bénéfice de 52 milliards un an plus tôt.
C'est quasiment autant que ce que la firme attend pour l'ensemble de l'exercice (-239,6 milliards de yens). Ses comptes d'exploitation annuels devraient également basculer dans le rouge (-27,6 milliards de yens projetés), sur un chiffre d'affaires en chute de 19%, à 1.840 milliards de yens.
Entre avril et septembre, le résultat opérationnel est à l'avenant (-31,6 milliards), pour des recettes qui ont dégringolé sur la période de 19,2% à 864,9 milliards de yens. Mitsubishi Motors cite "l'impact de l'arrêt de la production et des ventes" des modèles affectés par le scandale, ainsi que "l'appréciation du yen".
En volume, le constructeur, connu pour ses 4x4 et ses mini-voitures, a écoulé 436.000 véhicules au premier semestre, soit 85.000 de moins qu'un an auparavant, avec une baisse extrêmement prononcée au Japon (-37%) où s'est concentré le problème de fraude. Il table cependant sur un rebond grâce à la reprise cet été de la fabrication des véhicules de petit gabarit.
Les ventes ont décliné dans une moindre mesure en Europe (90.000 unités, -13%), en raison notamment de difficultés en Russie, et en Asie, sa région phare (140.000 unités, -8%) où les bonnes performances aux Philippines et en Thaïlande n'ont pas suffi à compenser le recul observé en Chine.
Elles ont stagné aux Etats-Unis (69.000 unités) et chuté en Amérique latine et au Moyen-Orient.
Pour l'exercice clos fin mars 2017, Mitsubishi Motors espère vendre 933.000 voitures, soit un recul de 11% sur un an.
Mitsubishi Motors avait, le 20 avril, admis avoir manipulé des données de consommation de carburant sur quatre modèles de mini-voitures, dont deux construits pour son partenaire Nissan. Il a ensuite avoué avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules.
La firme aux trois losanges espère désormais redresser la barre au sein de l'alliance formée par le français Renault et le japonais Nissan. Ce dernier vient de boucler le rachat d'une participation de 34% dans MMC pour un montant de 237 milliards de yens (2,1 milliards d'euros), et son PDG Carlos Ghosn va prendre la tête du conseil d'administration pour aider le groupe à restaurer son image.
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