Mercredi, les conditions anticycloniques encore froides et des vents faibles ont limité la dispersion des polluants, tandis que le chauffage résidentiel continuait d'engendrer un surcroît d'émissions, selon l'organisme Prev'Air. Mais "une amélioration se dessine" pour la fin de semaine.
Jeudi, les concentrations en particules "devraient rester parfois élevées" dans le nord et l'est du pays ; plus à l'ouest et au sud en revanche, "le temps commencera à changer avec l'arrivée d'une zone instable en journée" et à partir de vendredi, "les concentrations devraient amorcer une baisse notable" sur une grande partie nord et ouest du pays.
Face à cette évolution, la préfecture du Rhône a décidé de ne pas reconduire, jeudi, la circulation alternée mise en place depuis lundi à Lyon et Villeurbanne, combinée à l'utilisation des vignettes Crit'Air - qui ne sont pas obligatoires dans l'agglomération, contrairement à Paris et Grenoble.
Comme mercredi, le taux de particules s'annonce inférieur, jeudi, au seuil d'alerte - 80 microgrammes par mètre cube (?g/m²) - après avoir grimpé jusqu'à 118 ?g/m² ces derniers jours, soit davantage que lors du précédent épisode en décembre.
Selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, la qualité de l'air devrait cependant rester mauvaise jeudi sur le bassin lyonnais et les vallées alpines.
Amende de 35 euros
L'agglomération grenobloise, qui entrera jeudi dans son 7e jour consécutif de pic de pollution, a décidé au contraire de renforcer ces mesures comme elle l'avait déjà fait en décembre : au total, 26% du parc automobile devra rester au garage, contre seulement 8% depuis mardi. Les voitures diesel immatriculées avant 2006, notamment, ne pourront pas rouler.
L'amende encourue par les contrevenants est de 35 euros, cumulable à chaque contrôle. Parallèlement, les transports en commun (location de vélo, bus et tramways) seront gratuits mais pas les trains régionaux.
En Ile-de-France, Airparif ne prévoit pas de dépassement de seuil pour jeudi: la concentration de particules devrait rester entre 40 et 50 ?g/m² et la sortie de l'épisode devrait se poursuivre progressivement dans les jours à venir.
Mercredi, l'interdiction de circuler concernait encore tous les véhicules portant une vignette Crit'Air 5 et non classés, c'est-à-dire de plus de 16 ans, mais cette mesure n'a pas été reconduite pour jeudi.
Ailleurs en France, des mesures plus classiques de limitation de la vitesse sont restées en vigueur sur de nombreuses routes, comme dans les départements du nord, et la gratuité ou des forfaits spéciaux prévalaient dans les transports en commun à Lille, Strasbourg ou Paris.
La procédure d'alerte a été lancée et les vitesses réduites en Haute-Garonne dès mercredi soir. "Une première pour le département", selon la préfecture. A l'inverse, l'évolution de la situation atmosphérique a conduit à mettre un terme au dispositif dans la Manche, la Nièvre, la Seine-Maritime, la Haute-Loire ou l'Ille-et-Vilaine.
La pollution atmosphérique, troisième cause de mortalité évitable, génère 48.000 décès prématurés par an, selon l'organisme Santé publique France.
Près de 3,4 millions de vignettes Crit'Air ont été commandées en France (contre 950.000 fin décembre), dont 235.000 en Isère et 64.000 dans le Rhône, selon le ministère de l'Environnement.