Le géant de Detroit (nord) a enregistré un bénéfice net en hausse de 33,5%, à 2,61 milliards de dollars, au premier trimestre, pour un chiffre d'affaires de 41,2 milliards de dollars, en hausse de 10,6%.
Cette performance a été dopée par les activités américaines dont le bénéfice opérationnel a progressé de 27,9%, à 3,4 milliards de dollars, grâce à des économies et des ventes en hausse pour les camionnettes à plateau (pickups) et les crossover (hybride entre 4X4 de ville et berline).
Ces bons bénéfices sont de nature à apaiser momentanément les craintes des marchés sur le plafonnement redouté du marché automobile américain après des années de ventes record. Les analystes tablent sur un recul de 3% en moyenne, à 17 millions d'unités commercialisées pour 2017, comparé aux 17,55 millions enregistrées en 2016. "Il y a une forte probabilité que 2017 soit la première année de recul depuis 2009", a averti le cabinet spécialisé Kelley Blue Book.
Pour s'adapter au ralentissement de la demande, Ford, le grand rival de GM, réduit sa production, ce qui est un peu moins le cas du propriétaire des marques Chevrolet et Cadillac. GM a en effet augmenté sa production en prévision de lancements à venir de nouveaux modèles, de sorte que le constructeur se retrouve avec un stock d'invendus représentant 98 jours de ventes à fin mars, contre 71 jours à la même période en 2016.
Le directeur financier, Chuck Stevens, a assuré vendredi à des journalistes que les "choses allaient revenir à la normale au second semestre".
M. Stevens s'est également voulu rassurant sur la chute des prix des voitures d'occasion et la guerre des promotions à laquelle se livrent les constructeurs automobiles sur un marché américain saturé.
"Clairement, c'est un environnement très concurrentiel" mais "les prix restent élevés", a-t-il déclaré.
Le titre bouge peu
En Europe, où GM est en train de se désengager après avoir annoncé début mars la cession d'Opel/Vauxhall à PSA peugeot Citroën, le groupe américain a encore été dans le rouge au premier trimestre. Il y a accusé une perte de 201 millions de dollars, contre 6 millions à la même période un an plus tôt.
Ce déficit est dû, selon Karl-Thomas Neumann, le patron d'Opel, à des effets de change négatifs liés à la faiblesse de la livre britannique et de la livre turque notamment.
Le tableau est tout aussi noir en Amérique du sud où la perte s'est creusée de 71,6%, à 115 millions de dollars. Outre les difficultés continues au Brésil, GM a dû arrêter mi-avril ses activités au Venezuela après que son usine a été saisie par les autorités locales. Sa production était toutefois marginale.
Quant à la Chine, son premier marché devant les Etats-Unis, les ventes sont reparties à la fin du premier trimestre, tirées par de nouveaux modèles Buick et Cadillac, ce qui a permis de neutraliser le manque-à-gagner causé par l'expiration de subventions publiques à l'achat de petites voitures. Ses coentreprises dans le pays lui ont rapporté 504 millions de dollars, contre 518 millions au premier trimestre 2016.
A Wall Street, le titre gagnait 0,41% à 34,68 dollars dans les premiers échanges, en légère progression par rapport au seuil des 33 dollars auquel il avait fait ses débuts en 2010 après une restructuration sous la protection du Chapitre 11 sur les faillites.
L'action GM a de façon générale du mal à décoller en Bourse, malgré le versement de gros dividendes aux actionnaires, deux années de profits record et des milliards de dollars en rachats d'actions.
Cette inertie a poussé l'investisseur activiste américain David Einhorn, qui détient 1% du capital via son fonds Greenlight Capital, à demander à la PDG, Mary Barra, de séparer en deux catégories différentes (split) l'action GM. L'une serait destinée au versement des dividendes et l'autre liée aux résultats à venir et aux liquidités du groupe. GM a rejeté cette proposition.
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