GM&S : "drame" et "responsabilité collective" (Medef)

Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a reconnu mardi que la situation de l'équipementier automobile GM&S Industry menacé de liquidation judiciaire était à la fois un "drame" mais aussi "une responsabilité collective".

"C'est un drame" pour les 279 salariés du site, deuxième employeur privé du département de la Creuse, mais aussi "une responsabilité collective qui dure depuis des années", a déclaré M. Gattaz sur CNews.

"Une usine qui ferme, ce n'est pas instanté mais c'est le fruit de quelques années de mauvaise stratégie et sans doute d'un environnement social, fiscal, trop compliqué", a-t-il expliqué.

"Il faut faire tout pour que ce ne soit pas un drame total et qu'il n'y ait pas cette fermeture d'usine (...) et par ailleurs faire un environnement économique attractif de la France. C'est le projet d'Emmanuel Macron tel que je l'ai compris", a-t-il dit.

Selon lui, "la clé pour garder nos usines en France c'est de s'adapter en permanence, former en permanence nos salariés".

Dans le cas concret de GM&S Industry, "il faut essayer de trouver un repreneur ou en tous cas former les personnes qui sont concernées pour qu'elles rebondissent", a-t-il insisté.

Selon lui, les constructeurs automobiles français, Renault et PSA, les principaux clients de l'usine, ont "beaucoup contribué au fait qu'il y ait des commandes et que cette entreprise ne parte pas au tapis".

Deux ex-candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, participeront mardi à La Souterraine (Creuse) à une manifestation de soutien aux salariés de GM&S Industry.

"Quand vous venez juste là pour râler ça ne sert à rien. Manifester tout le monde sait faire", a réagi M. Gattaz qui préconise plutôt "des solutions pour ces personnes-là à court terme et surtout à 5 ou 10 ans car il faut réindustrialiser le pays" pour que la France redevienne un "eldorado économique".

Le site, qui a été placé en redressement judiciaire depuis décembre dernier, est occupé depuis le 11 mai par les salariés qui affirment l'avoir "piégé" avec des bonbonnes de gaz. Ils entendent faire pression sur PSA et Renault pour qu'ils s'engagent sur un volume de commandes suffisant et "l'affectation de nouveaux marchés".

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