Ferrari: record au 3ème trimestre et objectifs à la hausse

Le fabricant italien de voitures de luxe Ferrari a revu à la hausse jeudi une partie de ses objectifs pour 2017, après avoir enregistré un "troisième trimestre record".

Néanmoins, son titre a fini en berne, en raison de prises de bénéfices et du fait que certains observateurs s'attendaient à un relèvement plus important des prévisions.

Sur le trimestre, le bénéfice net a bondi de 24% à 141 millions d'euros, un résultat meilleur qu'attendu. Selon le consensus Factset Estimates, les analystes tablaient sur 128 millions.

Le chiffre d'affaires a progressé pour sa part de 6,7%, à 836 millions d'euros, en ligne avec les attentes (832 millions).

Ferrari a livré sur le trimestre 2.046 voitures, un chiffre en hausse de 3,4% sur un an. Les ventes ont été tirées par les modèles à 12 cylindres (V12), qui ont bondi de 27%.

Le résultat d'exploitation (Ebitda) ajusté a atteint de son côté 266 millions d'euros, en progression de 13%.

Fort de ces résultats, Ferrari a revu légèrement à la hausse la plupart de ses objectifs pour 2017. Il table désormais sur un chiffre d'affaires autour de 3,4 milliards d'euros contre un chiffre supérieur à 3,3 milliards prévu précédemment.

Il vise aussi un Ebitda ajusté supérieur à un milliard d'euros alors qu'il était attendu à plus de 950 millions d'euros précédemment, et une dette nette industrielle inférieure à 500 millions, alors qu'il pensait auparavant qu'elle serait autour de 500 millions.

Son objectif de véhicules livrés reste en revanche identique, avec quelque 8.400 unités.

La célèbre marque au cheval cabré, qui fête cette année son 70e anniversaire, affiche des résultats à faire pâlir d'envie plus d'un constructeur. Ses bolides sont réservés à quelques "happy few", prêts à débourser de 150.000 à plus d'un million d'euros pour des séries limitées.

Sur le trimestre, la région Chine, Hong-Kong et Taïwan a enregistré une baisse de 15,6% des livraisons. Alors que le groupe avait mis un terme à sa collaboration avec son distributeur à Hong Kong fin 2016, le nouveau est devenu opérationnel seulement au troisième trimestre.

Les livraisons ont en revanche progressé de 7,1% dans le reste de l'Asie-Pacifique, de 5% sur le continent américain et de 5,1% en Europe-Moyen-Orient-Afrique, avec une croissance à deux chiffres en France et en Italie.

 

Prises de bénéfices

Pour autant, le titre Ferrari, qui a dépassé cette semaine le seuil symbolique des 100 euros, a connu une séance difficile à la Bourse de Milan.

Après avoir perdu jusqu'à 4,3% à 99,30 euros aussitôt après la publication des résultats, il a fini en recul de 2,89% à 100,8 euros, dans un marché en hausse de 0,24%.

Selon certains analystes, le relèvement de prévisions a déçu le marché.

Interrogé à plusieurs reprises à ce sujet au cours d'une conférence téléphonique, le patron de Ferrari, Sergio Marchionne a évoqué des prévisions "conservatrices, atteignables et réalisables", laissant entendre qu'elles étaient des minimums que le groupe entendait atteindre.

Pour expliquer les ventes du titre, les courtiers ont aussi fait état de prises de bénéfices alors que depuis le début de l'année, il a gagné plus de 80% et, depuis son introduction sur la place financière milanaise en janvier 2016, 135%.

Avant la publication des résultats, Banca Akros a fait état d'un objectif de prix de 105 euros, Mediobanca Securities de 109 euros et Banca Imi de 110,5 euro.

A la Bourse de New York, où il a gagné 125% depuis son introduction en octobre 2015, le titre était aussi à la peine, perdant 2,15% à 117,53 dollars vers 15H50 GMT.

Le groupe doit annoncer son prochain plan stratégique dans la première moitié de 2018, avec de nouveaux modèles et un nouvel objectif en termes de volume, même s'il a à coeur de conserver la notion d'exclusivité qui a fait son succès.

Tout en se refusant à donner des chiffres précis, M. Marchionne a répété à plusieurs reprises que "10.000 véhicules" n'étaient pas la "fin du monde".

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