La Bourse de Paris finit en recul (-0,50%)

La Bourse de Paris a fini dans le rouge (-0,50%) jeudi, lestée par Wall Street, les incertitudes ambiantes entamant l'entrain initial des investisseurs.

L'indice CAC 40 a cédé 27,38 points à 5.454,55 points, dans un volume d'échanges étoffé de 3,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en légère progression de 0,15%.

Après une ouverture en hausse, la cote parisienne a pris de l'élan avant d'être rattrapée dans l'après-midi par la morosité.

"Il n'y a pas eu de catalyseur, de chiffre ou de déclaration" expliquant ce recul, commente à l'AFP Alexandre Baradez, analyste pour IG France.

Pour le spécialiste, il s'agissait plutôt d'un contexte poussant à la circonspection.

"L'euro était déjà très élevé et ne retombe toujours pas, ce qui entretient un climat moyen. Il y a aussi les taux d'emprunts qui se redressent. C'est une accumulation, avec toujours le débat autour des banques centrales" et du rythme du resserrement monétaire, estime-t-il.

En effet, la Banque centrale américaine (Fed) a certes laissé les taux d'intérêt inchangés mercredi, mais elle a aussi signalé que l'inflation allait remonter cette année.

"Le communiqué était un peu moins accommodant que le précédent", relève M. Baradez, ce qui a entraîné une nouvelle tension sur le marché de la dette, peu apprécié par les valeurs défensives.

A cela s'ajoutait la question du plafond de la dette outre-Atlantique, ajoute l'analyste. Si un compromis budgétaire n'est pas trouvé d'ici là, une nouvelle fermeture des services administratifs pourrait avoir lieu le 8 février, après déjà une interruption de trois jours intervenue le 19 janvier.

Dans un contexte où les marchés ont déjà fortement grimpé, "C'est une forme de prudence", résume M. Baradez.

- Dassault Systèmes bondit -

Du côté des indicateurs, les investisseurs ont eu plusieurs statistiques à digérer. La croissance du secteur manufacturier a ralenti en janvier en zone euro mais elle est restée proche de son niveau record enregistré en décembre.

La productivité aux Etats-Unis a quant à elle reculé de 0,1% au quatrième trimestre, moins qu'attendu par les analystes, tandis que l'activité manufacturière a légèrement baissé en janvier à 59,1%. En revanche, les dépenses de construction ont augmenté plus que prévu en décembre.

Sur le front des valeurs, Dassault Systèmes a bondi de 6,59% à 99 euros, soutenu par un chiffre d'affaires et une rentabilité en hausse en 2017.

Peugeot a gagné 3,10% à 18,65 euros. Le marché automobile français a progressé de 2,5% en janvier, tiré par une bonne performance de la marque. De son côté, Renault a cédé 0,23% à 88,37 euros.

Bic a décroché de 9,43% à 83,60 euros, plombé par la prévision d'un nouveau recul de sa rentabilité en 2018.

Sartorius Stedim a été soutenu (+2,44% à 71,50 euros) par un relèvement de sa recommandation à "ajouter" contre "réduire" auparavant par le courtier Gilbert Dupont.

Europacorp s'est envolé de 72,50% à 2,76 euros. Selon des informations de presse, la société de production et de distribution de cinéma de Luc Besson, en difficulté, mènerait des discussions commerciales avec Netflix.

Unibail-Rodamco n'a pas profité (-1,89% à 202,70 euros) de la croissance de son bénéfice net de 7,9% en 2017.

TF1 a pris 0,83% à 12,18 euros. Le groupe de télévision a choisi l'épreuve de force et demandé jeudi à Orange (-0,62% à 14,46 euros) de cesser de commercialiser ses chaînes, les discussions entre les deux groupes butant sur le montant d'un nouveau contrat.

SuperSonic Imagine s'est apprécié de 3,10% à 2,00 euros après avoir obtenu l'autorisation de la FDA, l'agence américaine des médicaments, pour étendre l'utilisation de ses plateformes d'échographie Aixplorer en tant qu'outils d'aide à la prise en charge des maladies hépatiques.

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