La Bourse de Francfort rassurée (+1,49%)

La Bourse de Francfort a fini en net rebond lundi, le Dax reprenant 1,49% après sa dégringolade de la semaine précédente, dans un marché rasséréné par la fin de l'impasse politique en Allemagne.

L'indice vedette a regagné 177,16 points, à 12.090,87 points, repassant au-delà des 12.000 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a avancé de 1,43%, à 25.586,29 points.

La place francfortoise demeure marquée par les craintes de "guerre commerciale" avec les Etats-Unis, qui serait particulièrement préjudiciable à l'économie allemande tournée vers l'export, relève Milan Cutkovic, stratégiste chez AxiTrader.

Les menaces du président américain, Donald Trump, visant l'industrie automobile, en cas de riposte européenne à ses taxes sur l'acier, ont d'ailleurs pesé toute la séance sur les champions allemands du secteur.

Mais le Dax s'est offert un rebond technique à la faveur du soulagement sur la scène politique, les membres du parti social-démocrate ayant approuvé dimanche une nouvelle coalition avec Angela Merkel, levant le dernier obstacle à la formation d'un gouvernement.

Pour les investisseurs, la principale échéance de la semaine demeure la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne, jeudi, en quête d'indices sur le calendrier de ses futures décisions.

Malgré la conjoncture solide en zone euro, la BCE ne voit pas l'inflation rejoindre son objectif avant 2020 et devrait donc une nouvelle fois laisser ouvert l'avenir de son vaste programme de rachats d'actifs.

RWE (+6,01% à 16,93 euros) et EON (+4,36% à 8,38 euros) ont caracolé en tête des valeurs vedettes, effaçant une partie de leurs pertes de l'année après avoir beaucoup souffert des incertitudes sur la future politique énergétique.

A l'inverse, Daimler (-0,06% à 67,31 euros), Volkswagen (-0,14% à 153,54 euros) et BMW (-0,57% à 83,49 euros) ont souffert des menaces de sanctions commerciales contre les constructeurs européens. Selon Ferdinand Dudenhöffer, expert automobile du centre de recherche CAR, les trois groupes pourraient essuyer une fonte de jusqu'à 10% de leurs bénéfices si Washington passait aux actes.

Par ailleurs, le quotidien Handelsblatt affirme que Volkswagen se prépare à une introduction en Bourse de sa division de véhicules utilitaires, qui pourrait rapporter jusqu'à 10 milliards d'euros. Le constructeur garde "toutes les options ouvertes", a commenté une porte-parole citée par l'agence DPA.

Siemens a avancé de 0,99% à 104,00 euros. L'industriel a donné les détails de la très attendue introduction en Bourse de sa division santé, Healthineers, qui s'annonce moins spectaculaire que prévu: Siemens espère en retirer jusqu'à 4,65 milliards d'euros, soit la moitié que ce qui avait été calculé par les analystes et experts de la place francfortoise.

L'industriel munichois offre à partir de mardi et jusqu'au 15 mars 15% des titres de sa filiale sur le marché, avec une fourchette allant de 26 à 31 euros.

© 2018AFP