L'usine d'emboutissage, d'assemblage et soudure à destination de l'industrie basée à Bessines-sur-Gartempe, s'est vu octroyer une période d'observation jusqu'au 5 juin, date d'une prochaine audience au tribunal de commerce de Lyon, a précisé à l'AFP Bruno Grimaux délégué FO au comité d'entreprise.
"Aujourd'hui, nous poussons deux +ouf+ de soulagement. Le premier parce que les démarches sont enclenchées pour que les salariés puissent toucher les 50% manquant sur leur salaire de mars. Le second parce que la justice nous donne deux mois pour trouver des solutions et sauver notre usine, sans qu'aucun salarié ne soit licencié. Ce qui est possible j'en suis convaincu", a dit le syndicaliste.
Le cas de Steva rappelle celui de GM&S Industry (aujourd'hui La Souterraine Industrie, LSI) l'équipementier creusois repris en septembre avec une perte de 156 emplois (sur 276), et qui avait constitué tout au long de 2017 l'un des premiers dossiers sociaux chauds du président Macron.
Les deux sites appartenaient à la même entité, changeant de mains à plusieurs reprises, (Sonas, Hallberg, Altia) jusqu'au naufrage d'Altia en 2014. L'équipementier creusois fut alors racheté par GM&S, l'emboutisseur haut-viennois par Steva, faisant un choix de diversification en ne gardant qu'une part marginale d'activité dans le secteur automobile.
Par ailleurs Alain Martineau, repreneur de La Souterraine, est aussi actionnaire à 20% du site Steva, repris par son ex-directeur emboutissage Philippe Lassablière.
"Comme GM&S, nous avons eu, au cour de notre histoire, des patrons voyous", a estimé M. Grimaux, mais M. Lassablière est selon lui "un industriel, comme Martineau, qui a consenti des investissements réels sur le site".
Pour lui les difficultés de Steva sont liées "aux mêmes circonstances et contexte" que GM&S: "pression constante des donneurs d'ordre sur leur sous-traitants pour les contraindre à une rentabilité impossible à atteindre". L'usine perd 200.000 euros par mois depuis début 2017, plus une dette fiscale et vis-à-vis de l'Urssaf, malgré les efforts du personnel qui a accepté de travailler chacun "20 minutes gratuitement et de renoncer à deux RTT pour soutenir l'entreprise", observe M. Grimaux.
Le délégué syndical a souligné que le dialogue n'était pas rompu avec la direction, mais a promis "un second GM&S" si rien n'est fait pour le maintien de l'emploi sur ce site "innovant". Le personnel a prévu dès la semaine prochaine des actions de terrain avec blocages routiers.