La Bourse de Paris campe dans le rouge (-0,87%)

La Bourse de Paris évoluait dans le rouge lundi à la mi-journée (-0,87%), à nouveau rattrapée par les craintes vis-à-vis de la guerre commerciale opposant les Etats-Unis à la Chine et à l'Union européenne.

A 13H40 (11H40 GMT), l'indice CAC 40 perdait 46,85 points à 5.340,53 points dans un volume d'échange de 600 millions d'euros. Vendredi, il avait fini en nette hausse de 1,34% à 5.387,38 points.

Après avoir ouvert en baisse, la cote parisienne s'est enfoncée dans le rouge.

La Bourse de New York s'orientait également vers une ouverture en baisse.

Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, perdait 0,70%. Celui de l'indice élargi S&P 500 reculait de 0,60%, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 0,93%.

"Les marchés actions évoluent en baisse ce matin, le président Trump prévoyant de restreindre l'investissement chinois aux Etats-Unis", a relevé David Madden, un analyste de CMC Markets.

Le département du Trésor américain prépare un plan pour limiter très fortement les investissements chinois dans les technologies pouvant menacer la sécurité économique et nationale des Etats-Unis, a révélé lundi l'agence Bloomberg, tandis que Pékin appelait Washington à faire preuve d'"objectivité" dans ce dossier.

Une loi à caractère urgent devrait être dévoilée vendredi dans un rapport du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

En outre, la prudence restait de mise, après les menaces de Donald Trump d'imposer une taxe douanière de 20% sur les automobiles importées de l'Union européenne, en réponse à l'entrée en vigueur de droits de douane additionnels en Europe sur des dizaines de produits américains.

"Ces événements laissent craindre des effets négatifs sur la croissance de l'économie mondiale et l'inflation", a estimé de son côté Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Dans ce contexte difficile, l'Union européenne et la Chine ont appelé lundi à Pékin à défendre les "règles" du commerce international, dans une claire référence au "protectionnisme" croissant des Etats-Unis.

- Secteur automobile mal orienté -

Du côté des indicateurs, l'agenda est clairsemé. Le moral des entrepreneurs allemands a reculé en juin à 101,8 points, contre 102,3 points le mois précédent dans un contexte international commercial tendu, selon le baromètre Ifo.

Les investisseurs attendent par ailleurs la publication dans l'après-midi des statistiques sur les ventes de logements neufs aux Etats-Unis en mai.

Air France-KLM reculait de 3,19% à 7,46 euros. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire souhaite que le nouveau PDG du groupe soit désigné dès juillet, et a souligné que le directeur financier de Veolia, Philippe Capron, évoqué pour le poste, n'était qu'"un candidat parmi d'autres".

Le secteur automobile, dans le viseur de Donald Trump, était mal orienté. Renault perdait 3,22% à 75,25 euros, Peugeot 2,05% à 20,03 euros, Michelin 1,29% à 106,95 euros et Valeo 1,38% à 50,00 euros.

Le secteur pétrolier évoluait également dans le rouge, tandis que les prix du pétrole divergeaient, après un accord de compromis conclu par l'Opep pour augmenter la production. TechnipFMC lâchait 3,32% à 27,09 euros, Total 0,57% à 52,18 euros et Vallourec 2,32% à 5,14 euros.

Worldline était pénalisé (-5,76% à 49,76 euros) après un abaissement de sa recommandation par Kepler Cheuvreux.

Solocal (ex-Pages Jaunes) prenait 0,75% à 1,07 euro. Le groupe, qui prévoit de supprimer 1.000 postes sur 4.500 d'ici à 2019, a signé des accords avec les organisations syndicales "majoritaires" pour "encadrer" cette réorganisation.

Erytech Pharma plongeait de 23,42% à 12,00 euros, après avoir annoncé le retrait de sa demande de commercialisation de son traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL).

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