Arrêtées le 24 septembre dans plusieurs communes de l'Essonne, elles seront jugées pour trafic de véhicules, recel de vol et mise en danger de la vie d'autrui, a précisé cette même source. Parmi elles, un expert automobile qui cumule près de "3.748 infractions", a-t-elle détaillé.
L'affaire avait débuté avec un accident mortel causé au début de l'année 2014 par un jeune automobiliste conduisant, sans le savoir une épave roulante.
L'expertise révèle que sa voiture n'aurait jamais dû rouler. Classée "véhicule gravement endommagé" (voitures interdites à la circulation car leurs organes vitaux -essieux, jantes et suspensions, direction, airbags, ceintures- ont été abîmés lors d'un accident), elle avait été rachetée et réparée illégalement par le remorqueur d'une casse automobile.
Il avait ensuite demandé à un ami garagiste son cachet professionnel pour faire authentifier ses travaux.
A la suite de cette découverte, la gendarmerie avait interpellé trois experts du Val-d'Oise, qui servaient de caution à des garagistes coutumiers des pièces volées et ont signé 5.000 rapports frauduleux de remise en circulation.
Chaque véhicule gravement endommagé doit faire l'objet d'un suivi par un expert avant, pendant et après les réparations. Il valide ensuite leur remise en circulation. Mais les trois experts du Val-d'Oise n'ont jamais réalisé ces visites dans leur totalité.
Les garagistes réparaient, eux, au rabais avec des pièces volées et revendaient au prix du marché. Une activité lucrative, dont l'expert est la clé de voûte: sans sa signature, la voiture est invendable.
A ce jour, les enquêteurs ont établi que près de 2.400 véhicules potentiellement dangereux ont été remis en circulation en Ile-de-France pour un préjudice financier de 150.000 euros.
"Neuf victimes ont été retrouvées même si on estime qu'il y en a beaucoup plus", a précisé une source proche de l'enquête.