Bourse: le secteur auto défie les mauvaises nouvelles

Le secteur automobile européen a progressé mardi malgré un contexte économique toujours morose, les investisseurs décidant de se concentrer sur les quelques bonnes nouvelles d'entreprises et l'espoir d'une résolution du conflit commercial avant un discours attendu accommodant de la BCE.

A l'image du bond du titre de l'équipementier français Faurecia (+10,90% à 45,09 euros à la Bourse de Paris), qui a affiché un bénéfice en hausse au deuxième trimestre, les opérateurs semblaient oublier pour un moment le ralentissement des ventes, notamment en Chine.

A la Bourse de Francfort, l'équipementier allemand Continental a fini en tête du Dax, progressant de 6,31% à 129,72 euros -- et ce au lendemain d'une baisse de son objectif financier pour l'année en cours.

Evoquant un "recul de près de 5%" du marché automobile mondial, le groupe ne s'attend plus qu'à une marge opérationnelle annuelle de 7% à 7,5% contre 8% à 9% auparavant.

Cette révision à la baisse des pronostics "n'est pas une surprise" et pourrait même être une "source de soulagement" alors que "l'ancien objectif était devenu inatteignable depuis plusieurs mois", estime dans une note Pierre-Yves Quéméner, analyste chez Mainfirst.

"Que ça aille mal pour le secteur auto ne choque plus personne", relève Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets, ajoutant que la réaction du marché "pourrait être un indice que nombre de mauvaises nouvelles sont déjà incluses dans les cours".

D'autant plus que l'avertissement, qui "n'était pas très grave", a aussi été bien accueilli car il donnait une perspective "concrète" et par cela une certaine "sécurité" aux investisseurs, note Jürgen Pieper, de Metzler.

Autre nouvelle bien accueillie par le marché: la montée du constructeur chinois BAIC à hauteur de 5% au capital de Daimler (+4,35% à 48,05 euros) alors que le fabricant des Mercedes-Benz a sabré début juillet ses prévisions de bénéfice opérationnel.

BMW (+3,85% à 69,34 euros), qui s'attend pour 2019 à un "net recul" du bénéfice imposable, et Volkswagen (+3,79% à 157,14 euros) profitaient également de l'euphorie des investisseurs et avançaient bien plus vite que le marché (Dax +1,64%).

En général, les investisseurs allemands semblaient mardi "regarder à nouveau vers le futur, voyant plutôt des opportunités que des risques", constate l'analyste de Comdirect Andreas Lipkow.

L'espoir d'un apaisement des tensions commerciales sino-américaines est tout aussi positif que la perspective d'une politique monétaire encore plus accommodante de la Banque centrale européenne.

A Paris, Plastic Omnium a pris 8,29% à 24,30 euros. Le groupe avait connu la semaine passée une évolution similaire à Continental, bondissant malgré une chute de 33% de son bénéfice net au premier semestre et une révision à la baisse de son objectif de marge opérationnelle. Le marché s'était alors accroché au chiffre d'affaires stable et nettement supérieur à la moyenne de la concurrence.

Valeo a grimpé de 6,22% à 28,50 euros, Peugeot a pris 3,70% à 22,72 euros, Renault 2,53% à 52,59 euros et Michelin 1,83% à 108,60 euros.

A la Bourse de Milan, le fabricant de pneus Pirelli a fini sur un bond de 8,64% à 5,68 euros, tandis que l'équipementier Brembo a gagné 3,46% à 10,17 euros.

Le constructeur Fiat-Chrysler a terminé en progression de 3,08% à 12,38 euros.

ys/bh

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