Sintertech: la CGT appelle à sauver le sous-traitant en liquidation

La CGT a appelé jeudi les pouvoirs publics et les clients de Sintertech à sauver le sous-traitant automobile mis en liquidation judiciaire en octobre et qui poursuit son activité jusqu'au 31 décembre.

Employant 280 personnes, Sintertech fabrique en Isère et dans les Pyrénées-Atlantiques des pièces en métal fritté en utilisant la métallurgie des poudres. C'est "la seule entreprise en France" qui utilise cette technologie au "bilan énergétique intéressant", qui n'occasionne "aucune perte de matière", a expliqué à l'AFP Jean-Bernard Etchemendy, délégué syndical CGT de Sintertech.

Placé en redressement judiciaire en avril, puis mis en liquidation judiciaire à la mi-octobre par le tribunal de commerce de Grenoble, Sintertech a souffert "de la baisse du diesel", alors que "la moitié de sa production de pièces" était destinée à ce marché et que "la reconversion n'a pas été anticipée", a précisé M. Etchemendy. "Chroniquement en difficultés depuis quelques années" à cause "de deux mauvais gestionnaires", la société avait pourtant "réussi à se redresser en 2018", a-t-il dit.

Après la mise en liquidation, "les clients se sont affolés", dont le groupe Renault, car Sintertech est l'unique fabricant de plusieurs produits, a-t-il ajouté. Craignant "des problèmes d'approvisionnement", ils "se sont rapprochés de l'administrateur judiciaire" pour demander une poursuite de l'activité, que le tribunal a accordée jusqu'à la fin de l'année, "avec le soutien financier de Renault".

Les salariés "sont au travail pour livrer les clients" mais il y a urgence à trouver une solution de poursuite de l'activité en 2020 car "plus les donneurs d'ordre vont avancer avec la concurrence, moins on a de chance d'avoir une issue pour Sintertech", a souligné M. Etchemendy.

Pour la fédération CGT de la métallurgie, une reprise de l'entreprise reste "possible en combinant diversification sectorielle et innovations sur la pièce automobile", indique-t-elle dans un communiqué. "Il y a des besoins et c'est une technologie qui a de l'avenir, qui répond à des enjeux environnementaux", a relevé Stéphane Flegeau, secrétaire général adjoint de cette fédération, qui plaide pour une reprise de Sintertech par Renault ou PSA.

La CGT, qui a interpellé le gouvernement et les constructeurs automobiles, souhaite la tenue d'une table ronde pour "étudier une sortie de crise par le haut". Mais "aujourd'hui, nous n'avons aucun retour", a déploré M. Etchemendy.

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