"L'industrie automobile vit sa pire crise depuis l'après-guerre", a estimé lors d'une conférence de presse la présidente de la VDA, Hildegard Müller.
Quelque 1,21 millions de voitures neuves ont été immatriculées dans la première partie de l'année, soit "le chiffre le plus bas depuis la Réunification allemande", en 1990.
Sur le seul mois de juin, 220.272 véhicules ont été immatriculés, soit une baisse de 32,3% sur un an, a indiqué vendredi l'agence fédérale de l'automobile KBA.
Le marché allemand a ainsi "moins bien récupéré que les autres pays européens", note le cabinet EY, avec notamment la France qui affiche une hausse minime d'1% sur un an.
Les acheteurs allemands de voitures particulières "se sont peut-être retenus en juin pour bénéficier de la réduction de TVA à compter de juillet", avance EY comme explication.
Légère amélioration attendue
Entre janvier et mai, le marché automobile s'est contracté de 43% en Europe, 23% aux États-Unis, et de 27% en Chine, selon la fédération.
En Allemagne, la production a plongé de 40% sur un an, soit son "plus bas niveau depuis 45 ans", à seulement 1,5 millions de véhicules produits.
Les exportations ont elles chuté de 40%, à 1,1 million d'unités. Pour l'ensemble de l'année 2020, elles devaient chuter de 25%.
La fédération s'attend toutefois à une "légère amélioration" pour la suite de l'année, alors que les mesures de restrictions contre la pandémie ont été progressivement levées dans de nombreuses régions du monde.
Mais "une tendance à la hausse ne pourra pas compenser le marasme du premier semestre", estime l'organisation.
Pour 2020, la fédération s'attend à une chute de près d'un quart des ventes de voitures en Europe (-24%) et en Allemagne (-23%).
Le marché mondial devrait décroître de 17%, à 65,9 millions de véhicules immatriculées.
Le nombre de personnes employées dans le secteur est tombé à 814.000, soit 3% de moins, mais cette chute a été limitée grâce au recours aux dispositifs de chômage partiel, qui a concerné "un salarié sur deux" dans le secteur, selon la VDA.
L'ensemble du secteur automobile a été fortement bousculé par les effets de la pandémie de coronavirus, les mesures de restriction mises en place pendant plusieurs semaines partout dans le monde ayant asséché la demande et fermé les usines des entreprises du secteur.
La crise de l'automobile, pilier de l'économie allemande, menace sur le long terme 100.000 emplois en Allemagne, selon Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur de l'université St Gallen.
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