VW, inquiet en Chine, abaisse ses prévisions 2015

Volkswagen a abaissé mercredi ses prévisions de ventes pour l'année 2015, attendues stables, sur fond de ralentissement en Chine.

Le mastodonte aux douze marques, qui a damé le pion à son rival japonais Toyota en écoulant au premier semestre le plus grand nombre de véhicules dans le monde, tablait jusqu'ici sur une hausse modérée de ses livraisons aux clients par rapport à 2014.

"Nous suivons de très près les développements macroéconomiques mondiaux, en particulier au vu des incertitudes sur les marchés chinois, brésilien et russe", a commenté dans un communiqué Martin Winterkorn, le patron du groupe.

Au deuxième trimestre, les livraisons de véhicules du groupe de Wolfsburg (nord) ont reculé de 2,7% à 2,55 millions d'unités, avec un recul plus marqué à l'étranger (-3,8%).

Sur l'ensemble du premier semestre, période privilégiée par Volkswagen, le recul des ventes est de 0,5% à 5,04 millions d'unités. Le groupe est notamment victime du ralentissement de la croissance en Chine, son premier marché.

Volkswagen a toutefois confirmé mercredi ses autres objectifs pour l'exercice en cours, à savoir une hausse jusqu'à 4% de son chiffre d'affaires et une marge d'exploitation comprise entre 5,5% et 6,5%, après 6,3% en 2014.

"Les résultats du premier semestre montrent que Volkswagen est très bien positionné dans un environnement de marché de plus en plus difficile", a estimé M. Winterkorn.

Entre avril et juin, le groupe de Wolfsburg (nord) a enregistré une chute de 16% sur un an de son bénéfice net part du groupe, à 2,67 milliards d'euros, faisant légèrement moins bien qu'attendu par les analystes.

Ses recettes ont grimpé de 10% à environ 56 milliards d'euros, portées par l'euro faible.

Côté opérationnel, Volkswagen a répondu aux attentes des analystes interrogés par l'agence Bloomberg, avec un bénéfice d'exploitation Ebit en hausse de près de 5% à 3,49 milliards d'euros.

Sa performance au premier semestre a été tirée par ses trois piliers: la marque généraliste Volkswagen, Audi et Porsche. Sur cette période, la marque espagnole Seat est repassée dans le vert en terme opérationnel, aidée par les effets de change favorables et des mesures de réduction des coûts, tandis que la marque de poids lourds MAN a souffert d'importants coûts de restructuration.

La marge d'exploitation de l'ensemble du groupe, mesure de sa rentabilité, a reculé sur un an au deuxième trimestre, passant de 6,5% à 6,2%. Bonne nouvelle toutefois, celle de la marque VW, en difficulté à la fois aux Etats-Unis et en Chine, a progressé au premier semestre, de 2,1 à 2,7%.

Cela n'empêchait pas l'action de Volkswagen d'être sanctionnée en Bourse. Vers 13H20 GMT, elle lâchait 3,23% à 184,45 euros dans un marché parfaitement à l'équilibre.

"Les perspectives de développement des ventes automobiles mondiales sont devenues plus nébuleuses. Avec son exposition à la Chine (...), le groupe Volkswagen a des chances d'être davantage touché que la moyenne", relevait Holger Schmidt, analyste de la banque Equinet.

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