VTC: aucune tolérance pour les chauffeurs

Une mission de "réflexion" sur la régulation du secteur des VTC va être menée jusqu'en mars, principalement sur la règlementation du temps de conduite et la mise en place d'un tarif minimum, a annoncé vendredi le ministère des Transports.

Les organisations de chauffeurs VTC, taxis et des plateformes ont été reçues vendredi pendant quatre heures par la ministre Élisabeth Borne.

A l'issue de la réunion, le ministère a relevé "des positions très divergentes", notamment sur "la réglementation du temps de conduite" et "la mise en place d'une tarification minimale".

Mme Borne va donc lancer prochainement "une mission de réflexion sur la régulation du secteur" pour recueillir les avis des différents acteurs, reçus séparément "dès la semaine prochaine", indique un communiqué.

Ses conclusions sont attendues en mars et devront "proposer des pistes au gouvernement", est-il précisé.

"La négociation sur une tarification minimum et l'encadrement du temps de travail, nécessaires pour élever socialement la profession, est officiellement lancée", s'est félicité Fabian Tosolini (CFDT VTC Loti). Il y a "une attente forte des chauffeurs" et le gouvernement en a "pris la mesure", a aussi réagi Helmi Mamlouk (FO Capa VTC).

La ministre a rappelé que seuls les titulaires de la carte VTC pourront exercer au 1er janvier, conformément à la loi Grandguillaume de décembre 2016, qui a durci les conditions d'accès à la profession.

Les chauffeurs Loti (transport collectif à la demande) qui auront réussi l'examen théorique permettant d'être VTC ou déposé un dossier d'équivalence complet avant la fin d'année, pourront "exerc(er) temporairement", le temps que leur dossier soit examiné.

Le taux d'admission à l'examen aux professions de taxis et de VTC, désormais commun, a atteint en moyenne, de mai à novembre, 21 % pour les VTC et 33 % pour les taxis, selon le ministère.

De même source, "ce seront environ 8.000 à 8.500 cartes VTC qui auront été délivrées" en 2017, dont 2.000 environ par le biais de l'examen.

Une cellule d'accompagnement sera créée en janvier pour ceux qui ont échoué. Des formations seront proposées, soit pour préparer l'examen de nouveau, soit pour être "formé à d'autres métiers, notamment ceux en tension dans le secteur des transports".

La réunion "a permis de partager un premier constat chiffré sur les réalités du secteur et de s'engager sur un programme de travail clair", a conclu Mme Borne, citée dans le communiqué.

"Nous saluons cet effort de dialogue avec l'ensemble des acteurs et les propositions annoncées par la ministre pour accompagner les chauffeurs et candidats au statut VTC", a réagi une porte-parole de la société Uber, contactée par l'AFP. Elle a cependant estimé "urgent de continuer à progresser (...) sur le sujet de l'examen, toujours plus difficile, sélectif et coûteux" affirmant qu'il "décourage(ait) aujourd'hui même les plus motivés".

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