Volvo devrait garder Renault Trucks Defense, les syndicats sceptiques

La décision de Volvo de stopper la vente de sa filiale française Renault Trucks Defense (RTD) n'est que provisoire, le groupe conservant "à terme" l'intention de la céder, ont estimé mercredi les syndicats CFE-CGC et CGT de Renault Trucks, toujours "inquiets".

Le groupe suédois a annoncé mardi renoncer à la vente de Renault Trucks Défense (marques RTD, Acmat et Panhard). Les offres reçues du groupe belge CMI et du groupe franco-allemand Krauss-Maffei Nexter Defense Systems (KNDS), détenu à parts égales par l'Etat français et la famille Wegmann, "ne reflétaient pas sa valeur", selon le groupe.

"Pour une fois, la trop forte ambition purement financière, permet à une entreprise industrielle de rester, pour le moment, en France", s'est réjouie la CFE-CGC dans un communiqué en pointant l'écart entre ces offres, "de l'ordre de 400 millions d'euros", et "la valeur estimée (700 MEUR) par le groupe".

"Des éléments extra financiers ont à notre avis été mal pris en compte par le groupe Volvo", a expliqué à l'AFP Eric Freyburger, secrétaire (CFE-CGC) du CCE de Renault Trucks.

Les repreneurs potentiels ont peut-être jugé que "l'offre n'était pas suffisamment claire sur le fait que l'activité véhicules civils revenait chez Renault Trucks et sur les droits d'utilisation" des marques Panhard et Renault, a-t-il ajouté.

Pour autant, "cela ne veut pas dire que la vente ne se fera pas à terme", et "l'inquiétude demeure car ce n'est pas dans la ligne stratégique de Volvo de garder une activité militaire", selon M. Freyburger.

Le représentant CFE-CGC dit redouter "un certain ménage" pour mieux vendre la filiale et rappelle que le coût d'une restructuration pour ne garder que 3 sites sur 5 avait été étudié en 2013 et 2014.

De son côté, la CGT a salué "une accalmie". "On reste inquiets et vigilants" car "on est persuadés qu'ils n'ont pas abandonné l'idée de vendre RTD", a dit à l'AFP Gregory Khiati, délégué central CGT chez Renault Trucks.

"On fera tout pour que les salariés restent dans le giron de Renault trucks car ce qui fait la force du groupe, c'est sa diversité", estime-t-il.

Fournisseur historique en véhicules terrestres de l'armée de terre française, RTD emploie environ 1.300 personnes en France. Il fait également travailler "700 intérimaires et prestataires", selon une source syndicale.

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