Volkswagen : front syndical aux Etats-Unis

Le constructeur automobile allemand Volkswagen (VW), déjà en difficulté aux Etats-Unis dans le scandale des moteurs diesel, doit faire face à un nouveau front, syndical, dans son usine de Chattanooga (Tennessee, sud).

Le constructeur allemand s'apprête à faire appel d'une décision autorisant quelque 160 ouvriers de cette usine à se syndiquer. "Nous n'avons pas encore fait appel mais avons annoncé la décision de le faire", a précisé lundi un porte-parole du groupe Scott Neal Wilson.

Au début du mois, le Conseil fédéral des relations sociales (NLRB) avait autorisé le syndicat automobile UAW (United Automobile Workers) à négocier une convention collective pour ces ouvriers qualifiés qui avaient voté en décembre pour se constituer en section syndicale, une première dans une usine automobile du sud des Etats-Unis gérée par un constructeur étranger.

L'usine de Chattanooga emploie environ 2.500 personnes, dont 1.600 à plein temps, et doit notamment servir de site de production pour le modèle SUV (4x4 de ville) que doit prochainement lancer VW aux Etats-Unis.

Jusqu'à présent, VW a refusé d'ouvrir des négociations car le constructeur estime que toute convention doit concerner l'ensemble des ouvriers de l'usine et non seulement une partie d'entre-eux.

"Nous rejetons l'argument du groupe selon lequel reconnaitre et négocier seulement avec les ouvriers qualifiés diviserait les salariés à Chattanooga. Le fait de distinguer certains employés par rapport à d'autres est fréquent aux Etats-Unis et en plus cela se fait dans plusieurs autres usines VW dans le monde, y compris dans des pays comme l'Italie, la Russie et l'Espagne", a affirmé Gary Casteel, représentant de l'UAW pour l'usine de Chattanooga.

Il a ajouté qu'il estimait "inacceptable" que cette usine soit par ailleurs la seule à ne pas être représentée au sein du Comité d'entreprise global du groupe.

La position de Volkswagen est rendue d'autant plus difficile que le constructeur s'était engagé auprès d'élus républicains locaux, et afin de recevoir des subventions, à ce que l'usine ne soit pas syndicalisée.

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