Volkswagen, en pleine querelle de direction, veut se remettre au travail

Le président du comité d'entreprise de Volkswagen a appelé lundi à cesser "les débats" et à "se concentrer à nouveau sur l'entreprise" après deux jours de discussions enflammées autour de la relation entre le président du conseil de surveillance et le patron.

"Nous faisons tout pour nous concentrer à nouveau sur l'entreprise et ses 600.000 salariés et continuer à travailler à notre succès plutôt que de mener des débats qui ne remplissent que les pages des journaux", a déclaré Bernd Osterloh au quotidien Handelsblatt.

Le président du conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, l'un des héritiers de la dynastie Porsche actionnaire de Volkswagen, et grande figure du monde des affaires allemand, a déclenché une polémique en égratignant le patron du groupe, Martin Winterkorn, dans les colonnes du magazine Spiegel de samedi. "Je garde mes distances avec Winterkorn", a-t-il confié à l'hebdomadaire.

M. Winterkorn était considéré jusqu'ici comme un proche de M. Piëch et son successeur naturel au poste de président du conseil de surveillance. La sortie de M. Piëch a enflammé la presse allemande, prompte à y voir une crise de direction à même de perturber la bonne marche de l'entreprise.

M. Piëch a toutefois rapidement été désavoué par les autres gros actionnaires de l'entreprise. L'Etat régional de Basse-Saxe (nord), l'un d'eux, avec 20% des titres, s'est rangé derrière M. Winterkorn. Il n'y a "aucune raison de changer quoi que ce soit" à la direction de Volkswagen, a déclaré le chef du gouvernement régional Stefan Weil dans un journal local lundi, ajoutant que "la discussion sur la place publique" lancée par M. Piëch était "néfaste pour l'entreprise".

La Basse-Saxe a indiqué que la position de M. Piëch n'était pas celle du conseil de surveillance dans son ensemble.

La famille Porsche pour sa part, l'autre branche de la dynastie Porsche, a fait savoir par Wolfgang Porsche, cousin de M. Piëch, que les propos de celui-ci reflétaient "son opinion personnelle, qui n'est pas concertée ni sur le fond ni sur la forme avec celle de la famille".

La holding Porsche SE détient un peu plus de 50% du capital de Volkswagen. Porsche SE est elle-même détenue à 14% par M. Piëch et par divers autres branches des deux familles.

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