Volkswagen, confiant malgré la tourmente

Le premier groupe automobile européen Volkswagen, en pleine ébullition après le limogeage de son patron, a publié jeudi des résultats mitigés avec un bénéfice net au deuxième trimestre plombé par un effet comptable mais une progression sur les six premiers mois de l'année.

Le géant allemand a en parallèle confirmé ses prévisions annuelles, fort d'un carnet de commandes rempli et d'une amélioration attendue "de la situation d'approvisionnement".

Le constructeur espère redresser la barre alors que ses ventes ont fortement reculé depuis le début de l'année.

"Une nette amélioration des ventes mensuelles vers la fin du deuxième trimestre promet une évolution positive au deuxième semestre", détaille Volkswagen.

Entre avril et juin, l'entreprise a engrangé 3,9 milliards d'euros de résultat net (-22%) pour 69,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Un effet comptable de 2,4 milliards d'euros lié à des opérations financières sur les matières premières, pèse sur le bénéfice, selon un communiqué.

Sur le premier semestre, le bénéfice ressort en hausse de 26% sur un an, alors que le nombre de voitures vendues recule de 22% tant au deuxième trimestre qu'au premier semestre. En cause, la pénurie de semi-conducteurs qui continue de freiner la production et les restrictions sanitaires qui ont pesé sur le marché chinois.

Le chiffre d'affaires a légèrement progressé tant sur les trois que les six premiers mois de l'année - respectivement de 3% et de 2%.

Mais cet indicateur a aussi profité de l'intégration, depuis juillet, de la marque américaine Navistar dans les comptes de la branche poids-lourds Traton, dont le chiffre d'affaires passe de 13,4 milliards d'euros au premier semestre 2021 à 17,6 milliards en 2022.

 

Porsche bientôt en Bourse 

 

Le chiffre d'affaires est en baisse pour les marques dites "Volume" (notamment VW, Skoda et Seat), stable pour Audi et en hausse pour Porsche.

La marque phare VW a relevé sa prévision annuelle et prévoit une marge d'exploitation entre 4% et 5% contre "jusqu'à 4%" annoncé précédemment. Cet indicateur très scruté par les analystes a atteint 5,6% au premier semestre.

Les deux marques haut de gamme ont vu leur bénéfice d'exploitation progresser pour la période de janvier à juin.

Pour le groupe, la marge d'exploitation de 9,7% au premier semestre "reflète (...) la plus grande part de ventes sur le créneau premium", note le directeur financier, Arno Antlitz, seul responsable cité dans le communiqué, quelques jours après l'annonce du départ du patron Herbert Diess.

A la surprise générale, le groupe a annoncé vendredi qu'il se séparerait fin août de l'Autrichien de 63 ans après un vote de défiance unanime du Conseil de surveillance.

Sur la sellette depuis plusieurs mois en raison de conflits avec les représentants des salariés, il a perdu la confiance des actionnaires principaux - la famille Porsche-Piëch - en raison de problèmes dans la branche logiciels Cariad, chargée de coder le système opérationnel des futures voitures connectées.

Il sera remplacé le 1er septembre par Oliver Blume, qui prend la tête du groupe en plus de garder la direction de la marque Porsche pour préparer son introduction en Bourse visée au quatrième trimestre.

M. Antlitz restera directeur financier en plus de devenir chef des opérations (COO).

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