Vitres teintées : 40 millions d'automobilistes demande la prise en charge par le gouvernement

Le ministère de l'Intérieur a annoncé jeudi 14 avril 2016, que les films teintés au-delà de 30% (norme constructeurs) seront interdits sur les vitres latérales avant de tous les véhicules à partir du 1er janvier 2017. L'association « 40 millions d'automobilistes », qui s'était opposée au projet de loi, regrette le manque de tolérance du Gouvernement à ce sujet et demande à ce que l'État prenne en charge les frais de dépose des films pour les propriétaires des véhicules concernés.

Si l'association reconnaît que les teintages trop opaques des vitres ne peuvent être tolérés, à la fois parce qu'ils empêchent les forces de l'ordre de lutter contre certains comportements dangereux (téléphone au volant, non-port de la ceinture de sécurité...) et parce qu'ils ne permettent pas aux autres usagers d'anticiper la réaction du conducteur, elle s'opposait à une mesure d'interdiction totale du surteintage : « On aurait pu imaginer qu'un léger teintage qui permette, pour des raisons de sécurité, d'identifier les occupants du véhicule (c'est le cas jusqu'à 50 ou 60%) reste autorisé. Mais une nouvelle fois, l'État n'a pas jugé bon de faire preuve de tolérance à l'égard des automobilistes. »regrette Pierre CHASSERAY, délégué général de l'association. « De plus, le décret précise qu'une dérogation sera appliquée pour les véhicules blindés ; la loi n'est donc pas la même pour tout le monde... ».

Avec ce décret, ce sont donc des centaines de milliers de propriétaires de véhicules aux vitres teintées qui devront faire retirer les filtres déjà posés, qu'ils aient fait le choix après achat d'investir une somme non-négligeable pour faire réaliser l'intervention ou qu'ils aient acquis le véhicule en l'état. « Au-delà de la question de la restriction des libertés individuelles, c'est une mesure financièrement injuste pour les automobilistes » commente Daniel QUERO, président de « 40 millions d'automobilistes ». « C'est pourquoi nous demandons au Gouvernement qu'il prenne en charge les coûts inhérents à la dépose des films qui équipent aujourd'hui leurs véhicules » conclut-il.

L'association rappelle en outre que les professionnels du domaine estiment que l'interdiction du teintage automobileprovoquera la suppression de 1 800 emplois liés directement à cette activité.