Vienne: 2 sous-traitants de Renault en difficulté bloquent les expéditions

Les salariés des Fonderies du Poitou Fonte (FPF) et de l'usine mitoyenne Saint-Jean Industries Alu d'Ingrandes-sur-Vienne (Vienne), deux sous-traitants automobiles de Renault en redressement judiciaire, ont décidé de bloquer l'expédition des pièces pour faire pression sur le constructeur, a-t-on appris mardi de source syndicale.

Ces deux usines, qui emploient à elles deux plus de 800 salariés mais appartiennent à des propriétaires différents, font l'objet de trois offres de reprise groupée sur lesquelles les tribunaux de commerce de Poitiers et de Lyon doivent se prononcer la semaine prochaine.

Mais les syndicats des deux usines dénoncent un manque d'implication de leur client principal, Renault.

"Suite aux réunions du 11 mars avec les administrateurs et les candidats à la reprise, où nous constatons que Renault ne semble pas vouloir soutenir la fonderie alu pendant la période de redressement judiciaire, de même qu'un financement pour les mesures de reclassement des salariés licenciés, les salariés ont décidé de bloquer le magasin d'expédition des culasses jusqu'à nouvel ordre", annoncent les élus CGT et CFE-CGC de St Jean Industries dans un communiqué.

"Renault est plus que client. Il est gestionnaire de fait", a affirmé à l'AFP Jean-Philippe Juin, élu CGT de Saint-Jean Industries, dont 95% de la production consiste en culasses pour le constructeur. Pour empêcher tout départ, "on a condamné les portes du magasin d'expédition et désactivé l'électricité des sas".

Les syndicats veulent notamment que Renault participe au financement de la procédure en cours, mais aussi à celui des mesures d'accompagnement pour les salariés qui perdraient leurs emplois. Ils veulent enfin que le constructeur s'engage sur "l'attribution de 800.000 culasses pour les quatre prochaines années";

Les Fonderies du Poitou Fonte, dont Renault représente 68% de la clientèle, ont également bloqué leurs expéditions. "Il ne nous reste que huit jours pour être fixés sur notre sort et le plan de sauvegarde de l'emploi n'est toujours pas abouti", souligne Tony Cleppe, délégué CGT.

L'usine, qui fabrique essentiellement des blocs moteurs, est victime de la désaffection du diesel.

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