Vers une législation uniforme pour voitures autonomes?

Google, Lyft et Delphi, trois groupes américains pionniers de la voiture autonome, ont plaidé mardi devant des parlementaires pour un cadre réglementaire uniforme pour permettre le déploiement rapide des véhicules sans conducteur.

"Le leadership du gouvernement fédéral est primordial au vu du patchwork règlementaire et des régulations qui diffèrent Etat par Etat", a défendu lors d'une audition au Congrès Chris Urmson, directeur du projet Google Car, le concept de voiture sans conducteur du géant de l'internet dont les prototypes sont les plus avancés.

Le dirigeant a rappelé que vingt-trois Etats américains ont introduit, lors des deux dernières années, des législations diverses qui affectent le secteur.

"Si chaque Etat avance de son côté sans qu'il y ait d'approche concertée, gérer des voitures autonomes sur l'ensemble du territoire va devenir ingérable, ce qui va finir par entraver de façon importante la sécurité, l'innovation (...) et le déploiement" de cette technologie, a souligné M. Urmson.

Ces craintes sont largement partagées parmi les acteurs qui développent un concept de voiture pouvant se conduire seule. C'est le cas de l'équipementier automobile Delphi et du service de réservation par smartphone des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Lyft, qui s'est associé à General Motors (GM).

"Le pire des scénarios pour le développement des voitures autonomes serait un conflit entre les lois", assure Joseph Okpaku, un des responsables de Lyft.

Des constructeurs automobile (GM, Ford, Tesla, Toyota ...) aux équipementiers automobile (Delphi) en passant par les géants de la Silicon Valley (Google, Apple) et les start-ups (Uber, Lyft), de nombreuses entreprises sont lancées aux Etats-Unis dans une course pour commercialiser le premier véhicule autonome.

Si la technologie est dans un stade très avancé, la législation n'est pas encore au point. Un pas important a toutefois été franchi en février lorsque l'agence de sécurité routière (NHTSA) a estimé qu'un système informatique basé sur l'intelligence artificielle des voitures autonomes pouvait être considéré comme leur "conducteur".

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