Environ 1,39 million de voitures ont été vendues le mois passé, en baisse de 4,4% sur un an, estime l'institut spécialisé Autodata, qui ne dispose pas de chiffres définitifs en raison du report de la publication des ventes de Ford suite à un incendie au siège social du groupe à Deaborn (Michigan, nord).
Le chiffre des ventes annualisées corrigé des variations saisonnières (SAAR), la référence pour le secteur, devrait avoir atteint 18,29 millions d'unités, en très petite hausse de 0,6% sur un an. Les chiffres définitifs seront annoncés en fin de semaine.
Les experts et analystes anticipaient un recul des nouvelles immatriculations en octobre parce que le mois disposait de deux jours de ventes de moins comparé à un an plus tôt, ainsi qu'en raison de la baisse des promotions et de la mauvaise météo (notamment l'ouragan Matthew) qui a perturbé l'activité dans le sud-est du pays.
Premier constructeur automobile américain, General Motors (GM) a vendu 258.626 véhicules le mois passé, en baisse de 1,7%, contre une chute de 6,3% anticipée par le cabinet spécialisé Edmunds.com
Le géant de Detroit explique que la hausse de 3% des ventes destinées aux particuliers lui a permis de contrer les difficultés rencontrées auprès des loueurs dont les ventes ont chuté de 19%.
FCA US, ex-Chrysler, a écoulé 176.609 véhicules en octobre, en chute de 10,3% sur un an, tandis que le constructeur de véhicules électriques Tesla a enregistré un bond de 86,4% de ses ventes à 4.100 unités.
Le groupe allemand Volkswagen, qui a soldé récemment une partie du scandale des moteurs diesel truqués, a vu ses ventes chuter de 18,46% à 24.779 unités. Ce plongeon suggère que le redressement des ventes américaines du constructeur aux douze marques prendra du temps.
Prudence à terme
Dans la bataille du haut de gamme, Mercedes-benz l'a emporté avec 31.383 unités écoulées, en baisse de 1,2%, alors que BMW a chuté de 18,4% à seulement 24.017 voitures vendues. Audi a pour sa part enregistré une hausse des ventes de 0,1% à 17.725 unités.
Du côté des constructeurs japonais, Toyota a vendu moins de voitures qu'anticipé à 186.295 unités, en baisse de 8,7%. Honda et Nissan ont écoulé respectivement 126.161 voitures (-4,2% sur un an contre -4,9% anticipée) et 113.520 voitures (-2,2% contre un recul de 2,6% prévu).
Malgré cette baisse des ventes, les analystes sont optimistes pour les deux derniers mois de l'année parce que de grosses promotions sont attendues pour les fêtes de Thanksgiving, Noël et le Réveillon. La société spécialisée J.D Power et LMC Automotive prévoient ainsi des ventes annuelles quasi égales aux 17,47 millions de nouvelles immatriculations enregistrées en 2015, un plus haut en quinze ans.
"Les fondamentaux tels la sécurité de l'emploi, l'augmentation des revenus des ménages, de bas prix de l'essence à la pompe et de faibles taux d'intérêt persistent, ce qui constitue un bon environnement pour l'industrie automobile américaine", explique Mustafa Mohatarem, chef économiste chez GM.
"Nous ne voyons pas de recul des ventes à court terme mais le fait que les ventes aux particuliers commencent à se contracter, en dépit des promotions et subventions, de l'environnement de très faibles taux d'intérêt et de prix de l'essence à la pompe est un signe clair que le cycle haussier a atteint un plafond", reconnait néanmoins John Humphrey analyste chez J.D Power.
Anticipant une baisse de la demande, Ford et Fiat Chrysler ont commencé à réduire leur production, selon les experts.
Ces décisions "augurent d'une approche plus rigoureuse en termes de stratégies commerciales dans l'avenir, ce qui devrait participer à avoir un marché automobile sain", explique Eric Lyman, expert chez TrueCar.
Même GM a finalement abandonné son optimisme et reconnaît désormais que le marché américain a atteint un plateau même si l'intérêt pour les grosses voitures (SUV et Pickups) reste intact.
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