Ventes VN USA: bon mois de janvier mais VW recule

L'industrie automobile américaine poursuit sur sa lancée de 2015 avec de solides ventes de voitures en janvier malgré une météo difficile, et espère une autre année record, en dépit de la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis.

Après avoir écoulé 17,47 millions de véhicules sur le sol américain l'an dernier, un record depuis 2000, le secteur est reparti sur des bases identiques malgré une forte tempête de neige ayant paralysé les régions du nord et de l'est pendant un weeek-end en janvier.

Environ 1,15 million d'automobiles ont été vendues le mois dernier (-0,3%, contre 0,5% attendu), selon le cabinet Autodata, qui compile les chiffres de l'ensemble du secteur. En rythme annualisé et données corrigées des variations saisonnières, les ventes de voitures ressortent à 17,58 millions d'unités écoulées.

General Motors (GM), premier constructeur automobile américain, a vendu 203.745 véhicules le mois dernier, en petite hausse de 0,5% sur un an.

Les marques Chevrolet, GMC et Buick ont réalisé leurs meilleures ventes depuis plus d'une décennie, tirées par la demande pour les 4X4 de ville et les camionnettes à plateau (pickups) tels la Chevrolet Silverado et le pickup GMC Sierra.

L'appétit pour les grosses voitures à l'ère de l'essence bon marché assure également de solides ventes chez Ford.

La marque à l'Ovale bleu a vendu 173.723 automobiles en janvier (-3% sur un an) contre 173.184 attendues. Ce que Ford a perdu en volume, il l'a récupéré en valeur puisque "dans l'ensemble les prix des transactions ont augmenté de 1.800 dollars en janvier", explique le groupe de Dearborn (Michigan, nord).

Chez Fiat Chrysler, la marque emblématique Jeep et ses SUV - 38% des nouvelles immatriculations - reste la vache à lait, avec un bond de 15% à 59.032 véhicules écoulés. Au total, le groupe a vendu 155.037 automobiles en janvier, en hausse de 7% sur un an.

 

Volkswagen reste en retrait

C'est "le troisième meilleur mois de ventes de janvier en 40 ans", commente Karl Brauer, analyste chez Kelley Blue Book. Il fait observer que le record établi par certaines marques "suggère que la fête des immatriculations va se poursuivre cette année".

Chez les constructeurs étrangers, Toyota a écoulé 161.283 véhicules en janvier, en recul de 4,7% sur un an, tandis que Nissan en a écoulé 105.734 (+1,6% sur un an).

La chute des ventes s'est accélérée pour Volkswagen, malgré le succès du crossover Tiguan qui n'a pu compenser à lui seul le recul des modèles impliqués dans le scandale des moteurs diesel truqués.

Le géant allemand a vendu 20.079 véhicules le mois dernier sur le sol américain, en recul de 14,57% sur un an. C'est le troisième mois consécutif de forte baisse après -9,1% en décembre et -24,7% en novembre.

Volkswagen, dont la tournée d'excuses américaine du patron Matthias Müller en janvier a été un échec, travaille toujours sur une solution pour remettre aux normes les 600.000 véhicules américains équipés du logiciel truqueur. Les régulateurs ont déjà rejeté une première proposition.

Dans le luxe, BMW a vendu 18.082 véhicules, en recul de 4,7% sur un an, Mercedes-Benz 26.563 (+2,3%), tandis qu'Audi (11.850, +2,7%) et Porsche (4.354, +10,6%), deux marques haut de gamme de VW progressent.

Tesla est la rare marque à tirer son épingle du jeu dans le segment des voitures "propres": ses ventes ont explosé de 120% à 2.200 unités.

Si les différents facteurs (plongeon des prix du pétrole, marché du travail solide, crédit facile...) ayant entraîné l'explosion du marché en 2015 sont toujours en place, analystes et observateurs craignent qu'on ait atteint un plafond et s'attendent ainsi à une stagnation des ventes en 2016.

Ce n'est toutefois pas l'avis des constructeurs qui prévoient une autre année record: "Nous sommes convaincus qu'au vu de l'âge du parc automobile (américain), des niveaux de stocks, de la disponibilité des crédits et des prix bas de l'essence, les ventes vont rester soutenues en 2016", défend Mustafa Mohatarem, chef économiste chez GM. "En plus, la situation financière des ménages est plus saine et le marché du travail continue de s'améliorer", argue-t-il encore.

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