Ventes VN Japon : +4,8% en mai, Nissan encore à la peine

Les ventes de véhicules neufs au Japon (hors mini-voitures) ont progressé de 4,8% en mai sur un an, après une hausse en avril, mais cette phase positive pourrait ne pas durer dans un archipel vieillissant, à l'économie peu dynamique.

Le mois dernier, 247.338 véhicules (voitures, camions, bus) de plus de 660 cm3 ont été écoulés, contre 236.023 un an plus tôt, selon des chiffres publiés lundi par l'association de concessionnaires automobiles.

Aucune explication n'est donnée sur les raisons de cette augmentation, mais le rebond actuellement constaté pourrait être lié à une vague d'achats des Japonais avant un relèvement en octobre de la taxe sur la consommation (équivalent de la TVA française), qui doit passer de 8% aujourd'hui à 10%.

Dans le détail de ces statistiques, qui comptabilisent uniquement les marques japonaises, Nissan, partenaire du constructeur français Renault, ne profite pas de cette tendance positive.

Il a subi un nouveau déclin (-14,6%) et ne parvient pas à arrêter la chute observée depuis plusieurs mois: -12,8% en avril, -18% en mars, -5,5% en février.

Nissan est très fragilisé depuis l'arrestation en novembre de M. Ghosn, celui qui l'avait sauvé de la faillite en 1999. Son image en a pâti, sa gouvernance est apparue défaillante et le groupe a été inculpé dans un volet de l'affaire.

Tandis que son ancien patron, accusé de malversations financières, est assigné à résidence à Tokyo dans l'attente de son procès, Nissan accumule les mauvaises nouvelles.

Il a récemment annoncé une dégringolade de ses bénéfices sur l'exercice 2018/19 clos fin mars, et le redressement pourrait prendre des années, ont averti les agences de notation financière.

Il navigue aussi en eaux troubles avec son allié Renault: il a rejeté une proposition de fusion et se trouve désormais esseulé alors que la marque au losange discute d'un projet de rapprochement avec l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA).

Nissan a par ailleurs souffert d'un scandale lié à la découverte à l'automne 2017 d'irrégularités dans les contrôles de véhicules effectués dans ses usines nippones.

Mitsubishi Motors, qui fait aussi partie de l'alliance Renault-Nissan, s'en sort beaucoup mieux: il a affiché un bond de ses ventes de près de 22% en mai.

Les autres constructeurs sont aussi dans le vert: +13,2% pour Toyota, +11,9% pour Honda.

Par ailleurs, 148.782 mini-véhicules (moins de 660 cm3) ont été commercialisés au Japon en mai, soit une augmentation de 9,5% sur un an pour cette catégorie, selon l'organisme compétent.

Ces petites automobiles sont en général prisées des Japonais pour leur coût très inférieur à celui des voitures classiques.

Globalement, tous types et gabarits confondus, les ventes de véhicules neufs ont donc progressé de 6,5% le mois dernier à 396.120 unités.

anb/lth

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