Ventes VN Grande-Bretagne: -9,3% en Septembre

Le repli du marché automobile s'est accentué au Royaume-Uni en septembre, reflet des hésitations des Britanniques face aux incertitudes économiques et politiques sur fond de Brexit.

Les ventes de voitures neuves au Royaume-Uni ont fortement reculé de 9,3% en septembre sur un an, soit un repli pour le sixième mois consécutif, a annoncé jeudi l'Association des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT).

En septembre, 426.170 véhicules ont été vendus sur le marché britannique.

Il s'agit du premier recul des ventes enregistré en six ans pour un mois de septembre, traditionnellement crucial pour le marché de l'automobile.

Grâce à un début d'année encourageant, les ventes de voitures limitent leur baisse à 3,9% depuis le 1er janvier, mais une fin d'année difficile est à craindre.

"Septembre est toujours un baromètre de la santé du marché britannique des nouvelles immatriculations, et donc ce repli constitue une source importante d'inquiétude", a commenté Mike Hawes, directeur général de la SMMT.

Selon lui, "les incertitudes économiques et politiques pèsent sur la confiance des acheteurs, les consommateurs et les entreprises voulant probablement repousser leurs achats importants", a-t-il complété.

- Mesures anti-pollution -

Le flou entourant les conditions du Brexit a tendance à retarder les décisions d'investissement des entreprises et la poussée de l'inflation consécutive à la faiblesse de la livre réduit le pouvoir d'achat des consommateurs.

Le responsable de la SMMT évoque également la "confusion" chez les clients qui se demandent s'ils vont être concernés par les nouvelles mesures mises en place par le gouvernement pour limiter les émissions polluantes, avec la fin des ventes de voitures diesel ou essence d'ici 2040.

"Les consommateurs devraient être rassurés sur le fait que tous les nouveaux modèles diesel et à essence sur le marché ne connaîtront pas d'interdictions ni de coûts supplémentaires", a souligné M. Hawes.

Le marché automobile avait déjà nettement ralenti ces derniers mois avec un changement apporté à la taxe sur les véhicules depuis le 1er avril, qui a entraîné une augmentation de la fiscalité.

Ces difficultés s'ajoutent à la forte inquiétude mise en avant à plusieurs reprises par les professionnels concernant les conséquences du Brexit sur leur industrie, qui échange avec le continent voitures et pièces détachées. Ils souhaitent depuis de long mois la mise en place d'un accord intérimaire avec Bruxelles pour éviter toute secousse brutale une fois le pays sorti de l'UE.

Dans le détail, les chiffres du mois de septembre font apparaître une chute de 21,7% des ventes de véhicules diesel, tandis que les voitures à essence ont enregistré une baisse de 1,2% de leurs ventes.

Les ventes de voitures hybrides et électriques ont de leur côté continué de bondir de 41,0%, pour une part de marché atteignant désormais 5,3% des ventes.

- Canapés et carrelages -

Le marasme des ventes a touché non seulement les voitures particulières (-8,8%), mais aussi les flottes d'entreprises (-10,1%).

Les véhicules les plus achetés au Royaume-Uni le mois dernier ont été la Nissan Qashqai, devant la Golf de Volkswagen et la Ford Fiesta.

La mauvaise passe du marché automobile fait écho au ralentissement de la consommation observé ces derniers mois au Royaume-Uni.

Certes les ventes au détail restent assez solides, mais surtout grâce à l'alimentaire, puisque les Britanniques semblent plus rétifs à réaliser des achats non essentiels et plus onéreux.

Cette semaine, deux spécialistes des biens domestiques ont illustré ce contexte difficile pour la consommation.

Le fabricant de carrelage Topps Tile a averti sur ses résultats du fait d'un marché immobilier à la peine et d'une baisse du pouvoir d'achat des Britanniques. De son côté, le spécialiste des canapés DFS a mis en garde contre "un environnement très difficile pour le marché des meubles", qui a causé une chute de ses bénéfices.

Pour Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group, les résultats de DFS "sont une preuve évidente que la hausse du coût de la vie pèse déjà sur la consommation".

© 2017AFP