Ventes VN Grande-Bretagne: -6,8% en 2019 (+vidéo)

Les ventes d'automobiles neuves ont chuté de 6,8% au Royaume-Uni en 2018 à cause d'un plongeon subi par les véhicules diesel, tandis que les incertitudes autour du Brexit font craindre un début d'année 2019 encore difficile.

Quelque 2,367 millions de véhicules ont été écoulés au cours de l'année qui vient de s'achever, a annoncé lundi l'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) dans un communiqué.

Cette forte baisse s'explique intégralement par un plongeon de 29,6% des ventes de véhicules diesel, dont la réputation souffre des retombées du scandale du trucage des moteurs Volkswagen. La SMMT a attribué cette chute à "une rhétorique anti-diesel et à des mesures fiscales négatives" pour ce type de motorisation au Royaume-Uni, ce qui a dissuadé les acheteurs potentiels.

"La hausse des immatriculations de voiture à essence (+8,7%) et des véhicules hybrides et électriques (+20,9%) a permis d'atténuer la baisse, mais pas assez pour compenser totalement car de nombreux propriétaires de véhicules diesel ont adopté une attitude +wait and see+ (attendre et voir, ndlr) en conservant leur vieille voiture diesel plus polluante", au lieu d'en acheter une neuve, a déploré la SMMT.

L'organisation a aussi attribué une partie de ce résultat décevant au déclin du moral des consommateurs. Leur confiance s'est étiolée au fil des mois, pour tomber en décembre à son plus bas niveau depuis cinq ans, d'après une étude de l'institut d'analyses économiques GFK, alors que l'incertitude politique est plus forte que jamais autour des conditions du Brexit.

La Première ministre britannique Theresa May a conclu avec les dirigeants des 27 autres pays de l'Union européenne un accord sur les conditions du départ du Royaume-Uni, prévu le 29 mars prochain, comportant notamment une période de transition jugée cruciale par les milieux économiques. Mais Mme May peine à convaincre les députés britanniques de voter pour cet accord, qui sera de nouveau étudié à partir de mercredi au Parlement.

"La plupart des consommateurs n'ont pas assez confiance pour se lancer dans un achat important" dans ce contexte, a jugé Samuel Tombs, analyste pour Pantheon Macroeconomics.

 

Deuxième année de baisse

Dans le détail, le repli des ventes l'an passé a touché les véhicules particuliers (-6,4%) tout comme les voitures achetées par des entreprises (-7,3%). Lors du seul mois de décembre, la baisse a été particulièrement marquée pour ces dernières.

"Un certain nombre de sociétés semble repousser le renouvellement des flottes de véhicules en raison des incertitudes économiques et autour du Brexit", a estimé Howard Archer, économiste en chef à EY ITEM Club.

Au final, les ventes de voitures ont diminué pour la deuxième année consécutive, après un premier repli de près de 6% enregistré en 2017. En 2018, les ventes ont été inférieures de 12% au pic atteint en 2016, lorsqu'elles avaient frôlé les 2,7 millions de véhicules.

Le directeur général de la SMMT, Mike Hawes, a jugé néanmoins que la demande était restée quand même "solide" en 2018, avec un volume de ventes en ligne avec la moyenne des 15 dernières années. Il a aussi rappelé que le Royaume-Uni était resté le deuxième marché automobile de l'Union européenne, derrière l'Allemagne.

Mais il a souligné que cette nouvelle baisse devait "réveiller" les responsables politiques, au moment où l'industrie automobile du pays "fait face à des objectifs environnementaux toujours plus sévères et à un contexte d'incertitudes".

La SMMT a plusieurs fois prévenu qu'une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord constituerait une catastrophe pour le secteur, car elle impliquerait l'érection de droits de douane pénalisant et de contrôles renforcés aux frontières qui entraveraient la circulation des pièces détachées entre le Royaume-Uni et le continent.

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