Quelque 2,3 millions de nouvelles voitures ont été immatriculées au Royaume-Uni en 2019, soit une baisse de 2,4% en douze mois.
C'est la troisième année consécutive de recul des ventes et leur plus faible niveau depuis 2013. Le marché britannique reste toutefois le deuxième dans l'Union européenne derrière l'Allemagne.
La SMMT a qualifié l'année 2019 de "turbulente" et attribué le recul des ventes à une "très faible" confiance des consommateurs dans l'économie, aux incertitudes politiques et économiques - avec notamment la saga autour du Brexit.
Sans oublier le flou sur l'avenir des voitures à moteur diesel, dont l'usage est restreint voire interdit dans de plus en plus de villes ou pays en raison de leur caractère polluant.
En décembre, les ventes ont toutefois rebondi de quelque 3%, les analystes espérant que la sortie du Royaume-Uni de l'UE fin janvier après plus de trois ans d'impasse aide les consommateurs britanniques à reprendre confiance dans l'économie et à investir dans de nouveaux véhicules.
La demande de voitures à essence a enregistré une progression modeste de 2,2% mais celle de voitures diesel a plongé de près de 22%.
Le lobby des voitures fustige une "rhétorique anti-diesel et la confusion autour des zones à émissions de CO2 réduites" qui encouragent "les conducteurs à garder plus longtemps leurs voitures plus vieilles et plus polluantes", ce qui selon lui "nuit aux progrès vers les objectifs environnementaux".
Les ventes de voitures électriques ont pour leur part flambé de 144% l'an dernier, mais ne représentent encore que 1,6% du marché. Celles d'hybrides ont bondi de 17%, portant la part de marché globale des véhicules "verts" au record de 7,4%.
Mesures d'urgence
Si le bond des ventes de véhicules électriques est une bonne nouvelle, leur part de marché est encore minime et doit augmenter fortement pour atteindre la cible de 50 à 70% du marché visée par le gouvernement d'ici dix ans, insiste le SMMT.
D'autant que les émissions de CO2 des nouvelles voitures ont augmenté pour la troisième année consécutive (+2,7%), ce que la SMMT attribue principalement à un changement des tests d'émissions vers la norme mondiale WLTP qui selon l'association est plus sévère et mesure plus de CO2 pour les mêmes voitures.
L'organisation appelle à des "mesures d'urgence pour soutenir" le secteur, notamment des investissements dans les infrastructures et pour accélérer la vente de voitures à faibles ou zéro émissions de CO2.
"Les fabricants de voitures britanniques ont été particulièrement alarmistes sur les dégâts que causerait un Brexit sans accord sur leur chaîne d'approvisionnement et doivent donc être soulagés de voir que le Royaume-Uni va sortir de l'UE (...) fin janvier", remarque Howard Archer, économiste du cabinet de conseil EY Item Club.
Ils vont à présent "s'inquiéter de la forme que prendra la relation de long terme avec (Bruxelles) et (de) l'éventualité que la période de transition se termine abruptement fin 2020" si un traité de libre-échange n'est pas signé d'ici là, conclut-il.