Près de 2,7 millions de voitures neuves ont été écoulées dans le pays l'année dernière, soit 2,3% de plus sur un an et un chiffre jamais atteint, a annoncé jeudi l'Association britannique des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT)
Ces professionnels du secteur ont expliqué que les consommateurs avaient passé outre les "incertitudes politiques et économiques" entourant le Brexit pour acheter toujours plus de voitures. Leur appétit a été encouragé notamment par des conditions financières favorables, a ajouté la SMMT, dont de faibles taux d'emprunts et des options de paiements échelonnées. Les clients ont aussi apprécié la sortie de nombreux modèles de technologie dernier cri, les marques américaines Ford et Vauxhall (groupe GM) ainsi que l'allemande Volkswagen étant particulièrement prisées.
Cette performance consolide la position du Royaume-Uni comme deuxième marché automobile européen, derrière l'Allemagne (3,35 millions de voitures) et loin devant la France (2,015 millions).
Au-delà, elle montre, une fois encore, que les consommateurs britanniques n'ont pas été spécialement inquiétés par le choc du vote du faveur du Brexit le 23 juin, bien que la plupart des économistes se soient montrés pessimistes sur ses conséquences.
"La confiance des consommateurs est relativement élevée et la plupart des ménages ne sont pas du tout persuadés que le Brexit aura des conséquences néfastes sur l'économie", explique à l'AFP Scott Corfe, directeur au Centre for Economics and Business Research (Cebr).
Il ajoute qu'une large part de ceux qui ont voté pour le départ pense au contraire que l'activité va s'améliorer avec le Brexit, ce qui les rend d'autant plus prompt à se lancer dans l'achat d'une voiture.
Scott Corfe souligne que les ménages devraient perdre de leur confiance cette année, déprimés par une stagnation des salaires et un bond de l'inflation, attendue jusqu'à 3% d'ici à la fin de l'année par la Banque d'Angleterre.
Les pouvoirs publics prévoient déjà un ralentissement de la croissance du PIB à 1,4% en 2017, même si les effets directs du Brexit ne seront pas connus avant sa mise en oeuvre effective, c'est-à-dire pas avant deux ans au minimum.
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