Ventes VN Grande-Bretagne: +1,4% en février

Les ventes d'automobiles neuves au Royaume-Uni ont légèrement rebondi de 1,4% en février sur un an après cinq mois de baisse, ont annoncé mardi les professionnels du secteur qui s'inquiètent toujours des incertitudes du Brexit.

Au total, 81.969 véhicules ont été immatriculés dans le pays le mois dernier, a annoncé l'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) dans un communiqué.

Le marché met un terme à cinq mois consécutifs de baisse sous l'effet d'un déclin des ventes de véhicules diesel face à une réglementation plus stricte et de la prudence des acheteurs britanniques en plein flou sur le Brexit.

Le rebond de février s'explique surtout par le dynamisme des ventes de voitures à essence (+8,3%) et une chute moindre que le mois précédent dans le diesel (-14,3%). De leur côté, les ventes de voitures électriques et hybrides ont confirmé leur essor (+34,0%) avec une part de marché de 5,5%.

Par catégorie d'acheteurs, la hausse des ventes auprès des particuliers (+4,3%) a permis de compenser une baisse de celles auprès des entreprises (-1,3%).

"Il est encourageant de constater une croissance du marché en février, même modeste, en particulier dans les voitures électriques", souligne Mike Hawes, directeur général de la SMMT, les professionnels rappelant toutefois que le mois de février est traditionnellement le plus calme de l'année.

En février, la Ford Fiesta a été la voiture la plus vendue au Royaume-Uni, devant la Ford Focus, la Golf de Volkswagen et la classe A de Mercedes.

Au cours des deux premiers mois de l'année, les ventes se sont presque stabilisées (-0,6%).

Le marché retrouve quelques couleurs au moment où l'industrie automobile traverse de sérieuses turbulences à l'approche d'un Brexit qui suscite de grandes inquiétudes.

Les fabricants d'automobiles au Royaume-Uni auraient beaucoup à perdre en cas d'entraves aux échanges avec l'UE qui affecteraient la fluidité de leur chaîne d'approvisionnement et pourraient retarder la livraison de pièces et celle de véhicules.

Les avertissements des grands constructeurs se multiplient, Toyota étant le dernier en date.

Dans un entretien au Financial Times mardi, Didier Leroy, le président pour l'Europe du constructeur japonais, a prévenu qu'il serait "extrêmement compliqué" de fabriquer de nouveaux modèles dans ses usines britanniques en cas de Brexit sans accord, laissant planer le doute sur sa volonté d'investir dans le pays.

Il a souligné que Toyota n'avait pas "pour projet de se retirer du Royaume-Uni et d'arrêter la production" dans ce pays, mais ajouté qu'un Brexit dur engendrerait "une montagne" de problèmes pour les usines britanniques du constructeur.

Le secteur britannique a été déstabilisé récemment par la décision d'un autre constructeur nippon, Honda, de fermer en 2021 son usine de Swindon au Royaume-Uni, même si le constructeur a refusé de faire le lien avec la sortie du pays de l'UE.

Début février, un troisième groupe d'automobiles japonais, Nissan, avait renoncé à produire le crossover X-Trail dans son usine de Sunderland (nord de l'Angleterre), évoquant indirectement le Brexit.

Les marques britanniques ne sont pas épargnées, à l'image du constructeur de voitures de sport Aston Martin, qui a mis de côté 30 millions de livres (35 millions d'euros) pour se préparer aux dégâts du Brexit. Jaguar Land Rover mène de son côté une vaste restructuration en raison des bouleversements du marché automobile mondial.

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