Ventes VN France: recul en trompe-l'oeil de -8,4% en juin

Le marché automobile français a fortement baissé en juin, de 8,4% sur un an, affecté notamment par une base de comparaison défavorable par rapport à l'année dernière liée aux pré-immatriculations engendrées par la nouvelle norme d'homologation WLTP (230 967 en juin 2019 contre 252 216 en juin 2018), selon les chiffres des immatriculations de voitures neuves publiés lundi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Au total, 230.967 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de France le mois dernier, contre 252.216 en juin 2018. Le mois de juin 2018 avait été "très élevé", avant l'entrée en vigueur au 1er septembre d'une nouvelle norme européenne pour l'homologation des véhicules rappelle François Roudier, directeur de la communication du CCFA. Pour mémoire, juin 2017 s'était achevé sur 230 926 VP immatriculés soit autant qu'en juin 2019.

Les véhicules neufs doivent désormais se soumettre à la procédure WLTP. Ces tests en laboratoire, qui mesurent la consommation de carburant, mais aussi les émissions de CO2, de particules, d'oxydes d'azote (NOx) et autres produits nocifs, reflètent mieux les consommations et rejets réels des véhicules.

"Et tous les véhicules qui n'étaient pas à la nouvelle norme WLTP devaient être écoulés en juin, juillet, août de l'année dernière", note M. Roudier. Cette année en revanche, les concessionnaires n'ont pas multiplié les promotions. "Il semble qu'il n'y a pas eu de volonté de faire de volume, et donc de brader les voitures", relève-t-il. En clair: ce n'est pas juin 2019 qui baisse, c'était juin 2018 qui était hypertrophié. Il faut donc s'attendre au même recul en trompe-l'œil en juillet et en août prochains...

Autre facteur purement technique qui explique la baisse de juin 2019, selon le CCFA: le mois n'a compté que 19 jours ouvrés, contre 21 l'année dernière.

Dans ce contexte de chute relative des immatriculations, les constructeurs français ont toutefois fait nettement moins bien que le marché en juin, avec des immatriculations à -11,3%. PSA (avec les marques Peugeot, Citroën, DS et Opel) a reculé de 10,9% en juin tandis que le groupe Renault (Avec Dacia et Alpine) était en repli de 11,7%, selon le CCFA.

Côté PSA, Peugeot baisse de 14,7%, Citroën de 6,2% et Opel de 14,7%, tandis que DS progresse de 12,6%. Au sein du groupe Renault, les immatriculations sont en baisse de 13,1% pour la marque au losange et de 7,4% pour la filiale roumaine Dacia.

 

Nouvelle Clio, nouvelle 208

François Roudier observe que la perspective du renouvellement des deux modèles les plus vendus en France, la nouvelle Clio de Renault --qui vient d'arriver dans les concessions-- et la nouvelle 208 de Peugeot --attendue cet automne--, a poussé les consommateurs à l'attentisme.

"Sur des marques comme ça qui font des gros volumes, ça peut compter", dit-il.

Sur les six premiers mois de l'année, le marché français s'inscrit en baisse de 1,83%, avec 1,166 million de voitures neuves immatriculées, dont 58,7% sont allés à des groupes français (contre 58,5% sur la même période de 2018).

PSA reste le premier constructeur sur le marché français, avec une part de marché de 33% pour le groupe sur six mois (mais 30% en juin). Quant à Renault, il garde 25,7% du marché (et 29,1% en juin).

A contre-courant, le groupe allemand Volkswagen a vu les immatriculations de ses voitures progresser de 4,9% en juin, poussé par Audi (+17,5%), Seat (+12,3%) et Volkswagen (+0,5%). Sa part de marché atteint 12,4% sur les six premiers mois de l'année, et 13,2% en juin.

Parmi les autres groupes étrangers, les immatriculations de Toyota ont progressé de 6,1% en juin, celles de Daimler (Mercedes et Smart) de 7,2% et celles de Ford de 8%, tandis que BMW, FCA (Fiat) et Nissan étaient en recul de respectivement 24,9%, 18,8% et 38,2%. Pour la petite histoire, une seule Rolls a été immatriculée en juin, contre 6 un an plus tôt.

Pour l'ensemble de 2019, le CCFA maintient sa prévision d'un marché automobile stable. "Il n'y a pas de raison que ça plonge", juge François Roudier.

Il note d'ailleurs que le marché du véhicule utilitaire léger (VUL) "se tient bien", avec une hausse de 0,4% des immatriculations en juin et de 5,6% sur les six premiers mois de l'année. "Ca veut dire qu'on reste sur une bonne activité économique. On n'achète pas de VUL comme ça par plaisir!"

Surtout si on est un artisan de région parisienne devant acheter un utilitaire Crit'Air 0 à 3 pour pouvoir continuer de servir des clients à Paris et proche couronne depuis le 1er juillet...

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