Ventes VN France: hausse en trompe-l'oeil de 16,6% en septembre

Le marché automobile français a bondi de 16,6% en septembre sur un an, corrigeant sa chute de -17,8% en septembre 2018 provoquée par l'entrée en vigueur d'une nouvelle norme d'homologation des véhicules (WLTP), selon des chiffres publiés mardi.

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Le mois dernier, les immatriculations de Renault (avec Dacia et Alpine) se sont envolées de 21,8%, mais elles avaient chuté de 17,8% en septembre 2018, d'après les données du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Les livraisons de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) ont progressé en apparence plus modestement (+8,4%) mais elles n'avaient pas souffert l'an dernier, le groupe ayant mieux anticipé que ses concurrents le durcissement des règles anti-pollution.

Sur les neuf premiers mois de 2019, plus de 1,64 million de voitures particulières neuves ont été mises sur les routes, soit une baisse modeste de 1,28% sur un an.

Depuis janvier, la part du diesel continue de baisser à 34,1% des immatriculations (-5 points). Les modèles essence en profitent pour monter à 58,5% (+4,3%).

Les modèles électrifiés, bien que minoritaires, poursuivent leur percée, avec les hybrides (essence-électrique) en hausse de 0,7 point à 5,3% et surtout les tout électriques, dont les volumes progressent de moitié, à 1,9%.

 

Prévision confirmée

Mardi matin, le CCFA a confirmé sa prévision pour 2019 d'un marché "stable", à un haut niveau de plus de 2,1 millions de véhicules.

"Septembre est un très bon mois et on va clairement rattraper un peu (du retard) d'ici à la fin de l'année car le dernier trimestre 2018 n'était pas très bon", a commenté Christian Peugeot, président du CCFA, lors d'une conférence de presse.

Les chiffres du marché automobile ont été chamboulés depuis la mise en place d'une nouvelle norme antipollution européenne en septembre 2018, rendant leur analyse particulièrement complexe. En août de l'année dernière, les livraisons s'étaient en effet envolées, de nombreux constructeurs ayant écoulé en urgence leurs stocks, se sachant dans l'incapacité d'homologuer une partie de leur gamme à l'échéance.

Les mois suivants, notamment septembre, en avaient subi le contre-coup, avec des chiffres d'immatriculations anormalement faibles.

Le groupe Renault, qui avait particulièrement souffert à l'automne 2018, s'est donc logiquement redressé le mois dernier. La marque au losange (+29,8%) a d'ailleurs fait beaucoup mieux que son label à bas coût Dacia (-2,3%) qui n'avait pas été affecté par la nouvelle norme dite WLTP.

 

PSA robuste leader

PSA a poursuivi quant à lui une progression robuste. Il a été tiré en septembre par Citroën (+18,8%), dont la gamme rajeunie avec les nouveaux modèles de citadines C3 et de SUV C3 Aircross et C5 Aircross semble séduire. Le label aux aspirations haut de gamme DS s'envole (+30,9%) grâce au lancement du SUV compact DS3 Crossback. Peugeot (+3,2%) et Opel (+1,3%) avancent plus modestement.

Le groupe Volkswagen, qui figurait l'an dernier parmi les principaux perdants du changement de norme, s'est rétabli spectaculairement en septembre.

La marque Volkswagen s'est envolée de 46,9%, bénéficiant à la fois d'une base de comparaison très favorable et du succès de son SUV urbain T-Roc.

L'ensemble des labels du groupe allemand ont suivi le mouvement: Audi (+27,1%), Skoda (+55,6%), Seat (+71,5%) et Porsche (+198%).

Au cumulé de janvier à septembre, PSA reste de loin le premier constructeur sur le marché français en progression de 1,9% à 32,8% de part de marché, devant le groupe Renault, en baisse de 5,3%, avec une part de 24,8%. Volkswagen reste le premier importateur, malgré une baisse de 1,2%, et s'octroie 12,6% des livraisons totales.

Parmi les autres marques, le haut de gamme allemand a souffert en septembre. Daimler (Mercedes, Smart) a vu ses immatriculations reculer de 8,3%, tandis que BMW (avec Mini) faisait du surplace (+0,5%).

Les groupes généralistes Ford (+16%) et Fiat Chrysler (avec Jeep, Alfa Romeo), qui a progressé de 10,9%, ont rebondi après leurs faibles chiffres de l'an dernier.

Le constructeur japonais Toyota (+13,1% en septembre et +7,2% depuis janvier) continue de profiter du succès de ses modèles hybrides (essence-éléctrique). Son concurrent coréen Hyundai est dans une dynamique similaire (+13,7% en septembre, +5,1% depuis janvier).

Après des mois de descente aux enfers, Nissan, allié japonais de Renault, rebondit nettement en septembre (+87%), mais ses volumes se sont effondrés de 41,3% depuis le début de l'année.

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