Ventes VN France : -89% en avril (+vidéo)

Nouveau choc en avril pour le marché automobile français, dans un pays confiné tout le mois: les ventes de voitures neuves particulières ont chuté de 88,8%, un séisme pour le secteur qui attend désormais un plan de relance du gouvernement pour faire revenir les consommateurs dans les concessions. Le marché VUL (moins de 5,1 tonnes) est en baisse de 42,23%.

Chiffres détaillés dans les communiqués du CCFA ci-dessous

Dans ce contexte hors norme, les groupes français ont été affectés, comme l'ensemble du marché. PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) a vu ses immatriculations de voitures particulières neuves s'effondrer (-84,3%), tout comme le groupe Renault (-83,8%), avec Dacia et Alpine, d'après les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Depuis le 17 mars, la France est sous confinement et tous les commerces non essentiels, dont les concessions automobiles, sont fermés, dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Covid-19.

La crise sanitaire avait déjà entraîné en mars une chute de 72% des immatriculations automobiles, installant dans une crise historique l'ensemble du secteur, lequel attend de pied ferme un plan de relance du gouvernement.

Celui-ci "va déterminer l'état du marché sur l'année", a commenté François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), joint au téléphone par l'AFP.

"On était parti sur un marché à -20% (sur l'année). La condition, c'est vraiment le plan de relance et il y a beaucoup d'inconnues", a-t-il insisté, évoquant notamment la santé financière des concessionnaires, mise à mal par des semaines de fermeture, même si un léger frémissement s'est produit dans la dernière semaine d'avril.

"Il y a eu des livraisons, des immatriculations qui ont été faites, surtout de la part du groupe Renault et du groupe PSA, pour du personnel médical, des forces publiques. Et puis quelques livraisons à domicile pour des particuliers qui avaient commandé et payé leurs véhicules", a précisé M. Roudier.

Près de 21.000 immatriculations de voitures particulières neuves ont ainsi été enregistrées, dont un peu plus de 17.000 de la part des deux constructeurs français, lesquels, après avoir initié un très lent redémarrage de leurs usines, vont désormais scruter les annonces du gouvernement, afin de relancer la demande.

 

Prime à la conversion

"Vous avez une épargne des Français qui n'a jamais été aussi haute et une potentielle volonté de consommer à la sortie du confinement", a avancé François Roudier, tablant par ailleurs sur une désaffection des Français pour les transports en commun, en raison des craintes de contamination liées au coronavirus.

Du côté des clients entreprises, en revanche, les pertes d'emplois entraînées par la récession peuvent amener ces derniers à "freiner leurs investissements", a-t-il ajouté.

"En France, si les mesures d'urgence, déployées avec une très grande réactivité par les pouvoirs publics, ont pleinement joué leur rôle (...) en combinant chômage partiel pour éviter des licenciements et prêts garantis par l'État pour soutenir la trésorerie des entreprises, il est urgent désormais d'accompagner la sortie de crise", a expliqué jeudi la Plateforme automobile (PFA), organisation qui regroupe les principales entreprises du secteur dans le pays, dans un communiqué.

La Plateforme automobile souhaite notamment renforcer la prime à la conversion qui subventionne l'achat de véhicules moins polluants par les particuliers et aimerait un dispositif similaire pour les véhicules industriels.

La "mise sur pied d'un plan de relance" n'interviendra "certainement pas avant la rentrée, avant septembre ou octobre", avait toutefois averti mercredi Bruno Le Maire, quelques jours après l'annonce d'un prêt à Renault garanti par l'Etat de 5 milliards d'euros, auquel la Commission européenne a donné mercredi son feu vert, afin de permettre au constructeur au losange de traverser la pandémie de coronavirus.

A court terme, la priorité est la reprise de l'activité alors que l'outil industriel redémarre laborieusement.

"Je travaille aussi à la coordination européenne, parce que rien ne serait pire que d'avoir la France qui prend certaines dispositions pour son plan de relance et l'Allemagne qui ne prendrait pas des dispositions similaires", avait expliqué M. Le Maire. "Il faut que la relance soit (...) massive et que notamment l'Union européenne réponde présent et vienne soutenir les plans de relance nationaux", avait-il ajouté.

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