Au total, 1,1 million de voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne le mois dernier. Sur dix mois, la tendance reste positive, avec une croissance de 7,2% par rapport à la même période de l'année précédente, à 12,35 millions d'unités, a précisé l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
Ce rythme de croissance demeure supérieur aux projections de l'organisation pour l'ensemble de l'année, soit 5%.
En octobre, le plus gros marché automobile de la zone, l'Allemagne, a décroché de 5,6%, tandis que les immatriculations ont reculé de 4% en France, a souligné l'ACEA. Les croissances enregistrées en Italie (+9,7%), en Espagne (+4%) et au Royaume-Uni (+1,4%), autres grands débouchés des constructeurs automobiles, n'ont pas suffi à totalement compenser cette déprime.
Le marché européen n'est passé dans le rouge que de justesse en octobre, à 200 unités près. Il s'agit néanmoins du deuxième mois de 2016 marquant un recul des immatriculations de voitures neuves, après -1,4% en juillet.
"Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, il y avait déjà des signes de ralentissement en France, et cela s'étend un petit peu à l'Europe" depuis juillet, observe Jean-François Belorgey, du cabinet d'audit EY. Dans un entretien avec l'AFP, ce spécialiste du secteur dit voir le marché se stabiliser à un rythme annuel de 14,5 à 15 millions d'unités, contre près de 16 avant la crise de 2008-2013.
Côté constructeurs, le groupe Volkswagen caracole toujours en tête des immatriculations même si celles-si sont en retrait par rapport à octobre 2015 (-1,7%). Le géant allemand s'arroge encore près du quart des volumes européens (24,7%) le mois dernier et progresse de 2,8% sur dix mois.
Suivent les deux groupes français PSA et Renault. Ce dernier (marques Renault et Dacia), dont les livraisons ont reculé de 1,8% en octobre, se comporte mieux que son concurrent (Peugeot, Citroën et DS) avec des immatriculations qui ont décroché de 7,2%.
Sur dix mois, les deux rivaux restent dans un mouchoir de poche en volume, PSA gardant de peu la première place avec 1,235 million d'unités, soit 10% du marché.
Fiat-Chrysler dit merci aux 4x4 urbains
Renault ne lui en rend que quelques milliers de véhicules (1,224 million, 9,9% du marché) et voit ses immatriculations croître à un rythme bien supérieur (+11,5% contre +1,7% à PSA), fruit d'une gamme récemment renouvelée. Des véhicules PSA à fort potentiel commercial (Peugeot 3008, Citroën C3) sont en cours de lancement.
Ford occupe la quatrième place avec 7,1% du marché européen sur l'ensemble de l'année, la hausse de ses volumes de 3,9% étant toutefois inférieure à la moyenne. Autre groupe aux racines américaines, Opel (General Motors) progresse à un rythme plus élevé sur dix mois, 6,4%, synonyme d'une stabilité de sa tranche de 6,8% du marché européen.
Mais ces chiffres font pâle figure en regard de ceux d'un autre américano-européen, Fiat Chrysler (FCA). Il s'offre +14,9% depuis début 2016, grâce à la popularité de ses modèles Fiat (+14,5%) et surtout Jeep (+22,3%) qui bénéficie de sa gamme de petits 4x4 urbains. "Merci les SUV", a résumé M. Belorgey, en relevant "l'offensive produit forte" de FCA avec aussi sa marque de prestige Alfa Romeo (+20,3% en octobre).
Les deux spécialistes du haut de gamme à l'allemande, BMW et Mercedes, suivent au classement. Le groupe bavarois (avec Mini) dépasse FCA en volume le mois dernier mais reste derrière sur dix mois, sa croissance de 11,4% sur la période lui permettant de capter 6,7% du marché.
La firme à l'étoile (Smart inclus) s'arroge 6,2% des immatriculations dans l'Union depuis janvier, grâce à une croissance presque deux fois plus élevée que la moyenne (+13,7%).
Autre classique, le match entre les Japonais Toyota et Nissan. Le n°1 mondial en sort à son avantage avec 4,2% du marché sur dix mois et une croissance conforme à la tendance (+7,7%) tandis que le partenaire de Renault reste dans le rouge sur l'année (-1,4%) et redescend à 3,7% du marché contre 4% il y a un an.
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