Ventes VN Europe: +6% en mars, +8,2% sur 3 mois

Le marché européen des voitures neuves a enregistré une croissance encore solide de 6% en mars malgré les fêtes de Pâques, et quasiment retrouvé ses niveaux d'avant-crise, selon les statistiques officielles publiées vendredi.

Dans un marché qui a absorbé un peu plus de 1,7 million d'unités, Renault a tiré son épingle du jeu avec des immatriculations en hausse de 8,9%, tandis que son concurrent français PSA ne progressait que de 1,4% et le premier groupe du continent, VW, de 2,6%, a précisé l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) dans un communiqué.

Sur les trois premiers mois de 2016, la progression du marché s'établit à 8,2%, dans la continuité d'une année 2015 marquée par une hausse de 9,3% qui avait permis d'atteindre 13,7 millions d'unités.

L'ACEA a fait preuve de prudence pour 2016, tablant jusqu'ici sur 2% de croissance. Mais "je ne serais pas surpris qu'on fasse 4% ou 5%", explique à l'AFP Jean-François Belorgey, expert du secteur automobile chez EY, pour qui "on est en train de s'approcher de la nouvelle norme" d'un marché en bonne santé "qui serait plutôt plus proche de 15" millions d'unités par an, contre 16 millions avant la crise de 2008.

Les 1,7 million d'unités de mars sont proches du niveau de mars 2007, a souligné l'ACEA. L'organisation a aussi noté que cette année, la semaine de Pâques est tombée en mars contrairement à 2015, réduisant les jours ouvrables.

Parmi les grands marchés, c'est l'Italie qui a le plus progressé, à +17,4%, suivie par la France (+7,5%) et le Royaume-Uni (+5,3%). De leur côté, l'Espagne et l'Allemagne sont restées quasiment stables, à respectivement -0,7% et -0,04%.

Il s'agit d'"un marché extrêmement solide", a commenté à l'AFP le directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile, Flavien Neuvy, tout en invitant à surveiller l'Espagne. Pour lui, l'activité automobile "redevient un moteur pour la croissance européenne".

Il se dit en outre convaincu que "le marché européen a encore du potentiel" vu les achats différés pendant la crise. Et c'est aussi "une très bonne nouvelle pour la rentabilité des constructeurs européens", dont les Français.

Côté constructeurs, justement, VW figure toujours en tête du marché dont il détenait 22,2% en mars, un recul toutefois de 0,8 point par rapport au même mois de 2015 sur fond de scandale aux moteurs diesel truqués.

 

Contre-performance de Nissan

Comme les mois précédents, la marque Volkswagen semble la plus durement touchée, à -1,6% en mars, alors qu'Audi (+8,5%) et Skoda (+8%) font mieux que la moyenne. Sur le trimestre, le groupe VW progresse de 3,7%.

Ce scandale a bien eu un impact, mais "il n'a pas touché l'ensemble du groupe", remarque M. Neuvy. Et M. Belorgey relève que "les clients semblent faire des distinctions entre les marques alors qu'en réalité les moteurs (...) sont les mêmes".

Dauphin européen, PSA détient 9,8% du marché dans l'Union mais voit lui aussi ses parts s'effriter. La marque Peugeot (+2,3%) se comporte mieux que Citroën (+1,2%) et surtout DS (-5,3%). Le score est meilleur pour le groupe sur trois mois (+5,4%).

Troisième en volume, Renault s'offre une croissance de près de trois points supérieure au marché en mars, les voitures frappées du losange bondissant même de 10,4% tandis que Dacia se contente de 4,7%. Sur le premier trimestre, le groupe dirigé par Carlos Ghosn progresse de 6,9%.

En quatrième place, Ford a en revanche connu un trou d'air en mars (+0,8%) mais reste solide depuis début 2016 (+7,8%). Autre généraliste aux racines américaines, Opel (groupe GM) progresse de 6,1% le mois dernier et de 10,8% en trois mois.

Fort de gammes renouvelées, Fiat Chrysler voit ses immatriculations bondir de 14% en mars, à peine moins que sa moyenne du trimestre (+16,7%).

Suivent les deux rivaux allemands du luxe: BMW (avec Mini) prend l'avantage en volume et s'offre une croissance de 11,8% sur le trimestre, tandis que Daimler (Mercedes et Smart) refait légèrement son retard avec 13,2%.

Autres concurrents frontaux, Toyota et Nissan. Le numéro un mondial garde l'ascendant en volume sur l'allié de Renault dans le trimestre, mais se fait dépasser en mars pour 3.800 unités. Nissan est toutefois l'un des rares groupes dans le rouge (-3,6% le mois dernier, -2,5% sur trois mois).

tq/fpo/sg

© 2016AFP