Ventes VN en Europe : +12,8% en décembre (Acea)

Paralysé par les problèmes logistiques, le marché européen des voitures neuves est retombé en 2022 à son niveau de 1993, année noire pour l'industrie automobile, a annoncé mercredi l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

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Malgré une légère amélioration des ventes depuis le mois d'août, le marché a reculé de 4,6% sur l'année, avec 9,3 millions de véhicules neufs écoulés.

C'est presque aussi peu qu'en 1993, avec ses 9,2 millions de véhicules vendus.

2022 est ainsi une troisième année compliquée pour l'industrie automobile, après une année 2020 marquée par les fermetures d'usines et les restrictions sanitaires, et une année 2021 affectée par les pénuries de puces électroniques, indispensables à l'assemblage des voitures, et les problèmes de logistique qui ont douché les espoirs de reprise durable.

La guerre en Ukraine et l'inflation des prix qui l'a suivie ont pu aussi pousser des consommateurs à reporter leur achat, mais cet effet est difficile à évaluer et la plupart des constructeurs affichent des carnets de commandes pleins.

La hausse des prix de l'énergie pourrait par contre limiter les marges des constructeurs qui ont affiché jusqu'ici, pour la plupart, d'excellents résultats financiers malgré la crise.

En 2022, parmi les grands marchés, seule l'Allemagne est restée stable (+1,1%), avec un mois de décembre en fanfare.

La France a reculé sur l'année de 7,8%, l'Italie de 9,7%, l'Espagne de 5,4%, la Pologne de 6%, les Pays-Bas de 3,2% et la Belgique de 4,4%.

La fin d'année favorable, avec cinq mois de hausse consécutifs et un mois de décembre à +12,8%, n'a pas rattrapé un début d'année fortement ralenti par les pénuries de puces, souligne l'ACEA dans un communiqué.

 

Le luxe survole la crise

Le leader du marché européen, le groupe allemand Volkswagen, s'en sort avec une bonne fin d'année et 2,3 millions de véhicules écoulés en 2022 (-5,2%), pour une part de marché stable de 25,1%.

Le groupe a privilégié ses marques premium Audi et Porsche, qui affichent de bonnes ventes, au détriment de ses marques généralistes comme Skoda et Seat. Le boom de fin d'année a également été poussé par les ventes de véhicules électriques comme la compacte ID.3 et le SUV ID.4. Volkswagen talonne ainsi Tesla dans les ventes électriques sur le continent.

Après avoir bien résisté en 2021, le N°2 Stellantis accuse un plus fort recul (-14,1%), pour une part de marché en baisse à 19,7%. Jeep, Citroën et Fiat sont parmi les marques ayant connu le plus fort ralentissement.

Le groupe français Renault se défend bien (-4,3%) grâce aux performances de sa marque économique, Dacia, et garde une part de marché de 10,6%.

Le groupe coréen Hyundai-Kia, mieux protégé des pénuries, affiche une belle année (+2,6%) avec une part de marché en hausse à 9,2%.

Le japonais Toyota bondit pour la deuxième année consécutive (+7,7%, 6,3% de part de marché) avec ses modèles hybrides comme la Yaris et la Corolla.

Côté premium, BMW-Mini recule de 5,1%, tandis que Mercedes est restée stable.

Et les marques de luxe survolent les problèmes du marché: Bentley et Lamborghini (groupe Volkswagen) tout comme Rolls-Royce (groupe BMW) ont enregistré des ventes records.

Volkswagen et BMW tablent d'ailleurs sur une reprise en 2023, grâce un carnet de commandes "particulièrement fort" pour les véhicules électriques, expliquait le 12 janvier Pieter Nota, membre du conseil d'administration de BMW.

Si les goulets d'étranglement s'atténuent dans la logistique, la fédération des constructeurs allemands (VDA) dit s'attendre à une hausse d'environ 2% des ventes de voitures dans le pays pour 2023, loin, très loin même des chiffres d'avant-crise.

tsz/ha/er

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