Ventes VN Chine: +13,7% en 2016

Les ventes automobiles en Chine --le premier marché mondial-- ont nettement accéléré en 2016, enregistrant leur plus forte croissance depuis trois ans à la faveur de rabais fiscaux favorables, a indiqué jeudi une fédération professionnelle.

Un total de 28,03 millions de véhicules ont été écoulés dans le pays l'an dernier, a annoncé l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), soit une progression annuelle de 13,7%.

C'est très au-delà des hausses constatées en 2014 (+6,9%) et 2015 (+4,7%): ce tassement avait inquiété les constructeurs mondiaux, pour qui le géant asiatique reste un marché crucial.

"A la fois la production et les ventes se sont élevées à de nouveaux records l'an dernier (...) Le marché a été dopé par des mesures préférentielles sur les taxes à l'achat", s'est réjouie la CAAM, dans un communiqué.

En effet, derrière le net sursaut de 2016, il y a un coup de pouce substantiel de la part du gouvernement.

Inquiet de l'essoufflement des ventes et soucieux de soutenir un secteur économique clef, Pékin avait réduit de moitié en octobre 2015 la taxe à l'achat sur les petites voitures individuelles équipées d'un moteur de cylindrée inférieure à 1,6 litre.

Cette taxe était passée de 10% à 5%. Or, le type de véhicule concerné représente plus de 70% des voitures individuelles acquises dans le pays.

Cet avantage, maintenu jusqu'à fin 2016, a donc beaucoup contribué à séduire les acheteurs et à inverser les fortunes des constructeurs, alors même que la conjoncture économique chinoise restait dans l'ensemble morose.

Les ventes de voitures individuelles se sont ainsi envolées de 14,9% l'an dernier, à 24,38 millions d'unités.

Mais certains acteurs professionnels restaient prudents vis-à-vis de la performance chinoise, notant le soutien appuyé des autorités.

 

Géant sous perfusion

"C'est comme un géant qui aurait besoin d'une perfusion pour rester en forme", commentait la semaine dernière Xiao Zhengsan, secrétaire général de la fédération chinoise des concessionnaires automobiles (CADA).

"Cela implique que le plus gros marché automobile du monde n'est pas suffisamment en forme pour croître de lui même", regrettait-il, cité par l'agence Bloomberg.

La taxe a d'ailleurs été relevée début janvier à seulement 7,5%, un taux inférieur au niveau original, afin d'apparemment éviter une transition trop brutale avant un retour prévu à 10% en 2018.

Le marché chinois s'était nettement tassé en 2015, à 24,6 millions de véhicules, plombé par des restrictions sur les immatriculations dans les grandes métropoles, par l'assombrissement économique et par les turbulences boursières.

En 2016, en revanche, les ventes ont repris avec vigueur, s'envolant même en août et septembre d'environ 25% sur un an. Avec une modération en fin d'année: elles ont grimpé en décembre de 9,5% sur un an, à 3,06 millions d'unités.

Les marques chinoises ont particulièrement profité de l'embellie, avec une progression de 20,5% de leurs ventes de voitures passagers l'an dernier, et en s'arrogeant une part de marché plus importante (à 43,2%) sur ce créneau, selon la CAAM.

Elles ont notamment tiré leur épingle du jeu grâce à un vaste éventail de 4x4 urbains, très appréciés des conducteurs locaux.

Mais il y a de quoi redonner aussi le sourire aux constructeurs étrangers, qui n'en continuent pas moins de dominer le marché chinois, via leurs coentreprises avec des partenaires locaux.

Le géant américain General Motors (GM) a ainsi vu ses ventes grimper de 7,1% en Chine l'an dernier, à 3,87 millions de véhicules, aidé par le succès de ses SUV, selon des chiffres du constructeur.

Son concurrent Ford a quant à lui dévoilé des ventes chinoises en hausse de 14% à 1,27 million d'unités, un niveau record pour l'entreprise.

Le mastodonte japonais de l'automobile Toyota, premier constructeur mondial, a pour sa part fait état de ventes en progression de 8,2% en Chine.

Enfin, le constructeur allemand Volkswagen a annoncé en début de semaine avoir écoulé 3,98 millions de véhicules l'an dernier en Chine et à Hong Kong, ce qui en fait le premier constructeur étranger du pays en dépit du retentissant scandale sur les moteurs trafiqués.

© 2017AFP