Ventes VN Allemagne 2016: +4,5%, meilleur cru depuis 2009

Le marché automobile allemand, le plus grand en Europe, a enregistré en 2016 son plus haut niveau de ventes depuis 2009 et sa deuxième meilleure performance depuis le début du millénaire, reflet de la bonne santé économique du pays.

Les immatriculations de voitures neuves en Allemagne sont ressorties en décembre en hausse de 3,7% sur un an à environ 256.500 unités, annonce mercredi dans un communiqué l'agence fédérale de l'automobile KBA, plus précise que la fédération du secteur VDA, qui évoque une croissance de 4% à la faveur d'un jour ouvré supplémentaire.

Pour l'ensemble de 2016, ces immatriculations ont atteint 3,35 millions d'unités, un plus haut niveau depuis 2009, quand le marché allemand avait bondi de 23% sur l'année grâce à l'instauration d'une prime à la casse sur fond de crise économique mondiale.

En 2016, cru marqué par les suites du scandale des moteurs diesel truqués du groupe allemand Volkswagen, le marché a progressé d'environ 4,5% selon la KBA.

"Le bilan annuel pour le marché automobile allemand est positif", estime le président de la VDA, Matthias Wissmann, dans un communiqué. "Les immatriculations de voitures neuves ont augmenté pour la troisième année d'affilée, atteignant le volume le plus élevé de cette décennie", a-t-il salué, sans rien dire de ses attentes pour 2017.

L'embellie du marché tient à la robustesse du marché du travail, à la hausse des salaires et aux taux d'intérêt bas, relève Peter Fuss, expert du cabinet de conseil EY. "Les consommateurs ont plus d'argent dans leur porte-monnaie et restent prêts à réaliser des investissements importants en dépit des nombreuses crises politiques", explique-t-il.

Cet élan devrait toutefois s'affaiblir en 2017, alors que les cours du pétrole remontent, que les incertitudes politiques augmentent et que le marché allemand est de plus en plus saturé, prévient-il.

 

Volkswagen en repli

Sans surprise, la marque Volkswagen est restée championne sur son marché national, dont elle détient 19,6%, même si son image a été ternie par le scandale du diesel. Ses ventes ont reculé de 4,3% par rapport à 2015.

Le groupe Volkswagen, propriétaire également d'Audi, Porsche, Skoda et Seat entre autres, a progressé dans l'ensemble de seulement 0,1%, voyant sa part de marché fondre à 37,6%, d'après un calcul d'EY.

Hormis VW et Smart, les marques allemandes ont toutes progressé l'an passé. Les grands noms du premium Audi, Mercedes-Benz (groupe Daimler) et BMW ont respectivement progressé de 7,6%, 8,5% et 5,4%.

Opel (groupe General Motors) et Ford, qui possèdent des usines en Allemagne, se sont arrogé chacune plus de 7% du gâteau, tandis que le tchèque Skoda s'est réservé 5,6%, devant le français Renault (3,7%) et le coréen Hyundai (3,2%).

Les ventes de Jaguar (groupe indien Tata), du japonais Lexus et de l'américain Tesla se sont envolées, mais restent très modestes.

 

L'électrique à la peine

Le "dieselgate" a entaché l'image des véhicules diesel en général. En 2016, les voitures roulant au gazole en Allemagne ont représenté 45,9% des nouvelles immatriculations, contre 48% en 2015.

La part des voitures essence s'est élevée à 52,1%. Celle des voitures équipées d'autres types de moteurs est passée de 1,7% à 2% du marché, avec l'arrivée d'environ 48.000 voitures hybrides et 11.000 voitures 100% électriques, une proportion qui reste modeste, malgré une nouvelle prime censée promouvoir les véhicules électriques et hybrides rechargeables.

Depuis sa mise en place début juillet, seuls 9.000 dossiers environ ont été déposés pour bénéficier de ce coup de pouce alors que la somme consentie par le gouvernement et les constructeurs jusqu'à 2019 peut inciter à l'achat d'au moins 300.000 voitures.

Sur ces dossiers, 5.100 concernent des voitures 100% électriques pour lesquelles la prime est de 4.000 euros et 3.900 des voitures hybrides rechargeables dont les acheteurs peuvent prétendre à 3.000 euros.

esp/maj/tes

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