Soucieux d'accélérer le développement des véhicules électriques en Chine, où les métropoles étouffent sous une pollution endémique, Pékin étudie un système complexe de quotas de "voitures propres" qu'il entend imposer dès 2018 à tous les constructeurs.
"La Chine est en bonne voie d'adopter les régulations les plus drastiques de la planète pour limiter les émissions (polluantes)", a reconnu Jochem Heizmann, patron de Volkswagen en Chine.
Le groupe, numéro un mondial de l'automobile et principal constructeur étranger en Chine, se prépare cependant à tous les scénarios, a-t-il expliqué à une poignée de journalistes à la veille de l'ouverture du Salon de l'automobile de Shanghai.
"Rien n'est encore officiellement décidé: les discussions se poursuivent" et le gouvernement chinois a admis qu'il "réfléchissait à des ajustements: peut-être ces quotas seront-ils abaissés ou leur application sera-t-elle retardée d'un an", a souligné M. Heizmann.
Pour autant, "nous sommes prêts à travailler de toutes nos forces pour être capables de remplir notre quota (de véhicules propres) dès l'an prochain", et ceci sans racheter de "crédits" à d'autres groupes pour le respecter, a-t-il martelé.
Le défi est néanmoins de taille: Volkswagen a vendu près de 4 millions de véhicules en Chine en 2016, mais n'y a écoulé que "quelques centaines" de véhicules propres importés.
Pour rattraper son retard, le groupe entend introduire l'an prochain son premier véhicule 100% électrique en Chine, produit localement par sa nouvelle coentreprise avec le chinois JAC.
Volkswagen vise des ventes de véhicules hybrides et électriques atteignant 400.000 unités d'ici à 2020 afin de se conformer aux futurs quotas, a expliqué M. Heizmann.
Pékin planche sur un système de quotas complexe, dans lequel chaque véhicule vendu donnera droit à un certain nombre de crédits, plus généreux pour les voitures 100% électriques que pour les hybrides.
Au total, selon le projet esquissé par les autorités, chaque constructeur devra accumuler 8% de "crédits" sur l'ensemble de ses ventes en Chine, mais ce qui ne signifie cependant pas 8% des ventes -- un véhicule pouvant rapporter plusieurs crédits.
Le projet avait vivement alarmé les constructeurs allemands, très en retard sur ce créneau sur un marché chinois où les marques locales dominent de façon écrasante les ventes de voitures électriques.
A en croire le journal Handelsblatt, la chancelière allemande Angela Merkel s'était elle même emparée du dossier en s'entretenant avec le Premier ministre chinois Li Keqiang à ce sujet, et avait envoyé une délégation à Pékin pour discuter d'un compromis.
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