VE: les Français sensibles aux questions d'éthique

La voiture électrique ne fait pas l'unanimité auprès des Français ! S'ils ont bien entendu des préoccupations pratiques, un récent sondage d'Euro Car Parts montre aussi leurs préoccupations environnementales et éthiques liées au processus de fabrication.

  • Seulement deux cinquièmes (41 %) des Français pensent que les véhicules électriques sont meilleurs pour l’environnement
  • 39 % craignent que les véhicules électriques soient autant, voire plus, polluants que les véhicules thermiques quand on prend en compte leur fabrication
  • 50 % des sondés sont sérieusement préoccupés par les questions éthiques entourant l’extraction des métaux rares

 

Six mois après l’engagement d’Emmanuel Macron de développer les infrastructures afin de pouvoir accueillir un plus grand nombre de véhicules électriques (avec pour objectif de quadrupler le nombre de bornes de recharge à 100 000 d’ici 2022), un récent sondage montre que les Français sont bien partagés sur la question des voitures électriques et préoccupés par leur réel impact écologique et humain.

 

Leurs préoccupations pratiques : 

La première préoccupation pratique des Français autour du véhicule électrique est encore et toujours l’autonomie, sélectionnée par près d’un tiers des interrogés (32 %) dans l’étude menée par le fournisseur de pièces détachées Euro Car Parts, suivies par la préoccupation d’un prix élevé malgré les aides du gouvernement et la crainte qu’il n’y ait pas suffisamment de bornes de recharge.

Cependant, malgré ces préoccupations pratiques, un quart des interrogés (25 %) disent vouloir acheter un véhicule électrique d’ici 5 ans.

Un sixième (16 %) s’est dit préoccupé par les problèmes environnementaux et éthiques entourant la fabrication de véhicules électriques.

 

Leurs préoccupations environnementales :

Sur la question environnementale, deux cinquièmes (41 %) des sondés croient que les voitures électriques sont simplement meilleures pour l’environnement (parmi eux, un quart n’étaient pas au courant des processus polluants impliqués dans la fabrication de véhicules électriques).

À l’opposé, 13 % se disent convaincus que les voitures électriques ne sont pas et ne seront jamais meilleures pour l’environnement que les voitures propulsées par des carburants fossiles. 

39 % craignent que tous les processus entourant les batteries (création, recyclage et gestion en fin de vie) n’entrainent au final des niveaux de pollution plus élevés que les émissions carbone actuelles des voitures thermiques, malgré le taux d’émissions nul à l’utilisation.

 

Leurs préoccupations éthiques :

On a également demandé aux Français leur avis sur les questions d’éthique entourant les conditions d’extraction des métaux rares (cobalt et lithium majoritairement) nécessaires à la fabrication des batteries. En effet, l’extraction de ces minerais est souvent liée à de sérieuses violations des droits humains, notamment en RDC, qui concernent principalement le travail des enfants et l’absence de toute protection laissant les travailleurs exposés à d’importants risques sanitaires. 

Deux cinquièmes (40 %) d’entre eux ont dit avoir conscience des problématiques liées au respect de l’environnement et à celui des droits de l’homme et ont fait part de leur inquiétude à ce sujet. Parmi eux, la moitié a dit qu’elle n’achètera jamais une voiture électrique à un fabricant qui ne pourrait prouver que sa chaîne d’approvisionnement est 100 % éthique vis-à-vis des populations et de l’environnement local.

Un dixième (11 %) des Français ont dit qu’ils ne soutiendront jamais l’achat de voitures électriques en raison des problèmes humains et environnementaux causés par l’extraction de ces minerais.

En revanche, un quart (25 %) ont dit qu’ils n’étaient pas au courant de cette réalité.

 

Ce sondage démontre le malaise existant autour du développement de la voiture électrique et les efforts industriels qu’il reste à faire pour apporter des réponses pratiques aux problèmes soulevés. À ce sujet, Amnesty International a lancé un défi aux leaders de l’industrie : celui de produire des batteries éthiques, et certains industriels relèvent déjà leurs manches en acceptant de publier des informations sur leur chaîne d’approvisionnement. L’affaire de la voiture électrique reste donc à suivre de près.

 

FIN

 

Statistiques basées sur une enquête menée auprès de 1 500 personnes et réalisée par Pure en septembre 2019.