Valeo sorti du CAC40

Le géant européen né de la fusion entre Thales et Gemalto va entrer dans le CAC 40, renforçant la coloration technologique de l'indice vedette de la Bourse de Paris, tandis que l'équipementier automobile Valeo en est exclu, preuve supplémentaire du désamour pour les valeurs automobiles...

L'indice, qui comptait en fait 41 valeurs ces derniers temps, va en outre redescendre à 40 avec la sortie de Worldline après sa fusion avec Atos, a annoncé jeudi dans un communiqué Euronext qui gère les Bourses de Paris, Amsterdam, Lisbonne, Dublin, Bruxelles et vient récemment d'acquérir Oslo.

Pour le CAC 40, désormais trentenaire, la cure de rajeunissement se poursuit. Atos en mars 2017, STMicroelectronics en septembre de la même année, Dassault Systèmes en septembre 2018: petit à petit, le secteur technologique se fait sa place dans un indice longtemps dominé par les valeurs financières ou industrielles.

Cette entrée vient aussi concrétiser la nouvelle stature prise par Thales après avoir finalisé en avril l'acquisition du fabricant de cartes à puces Gemalto pour créer un leader en identité et sécurité numériques, capable de peser face aux plus grands acteurs mondiaux.

A la clôture de la Bourse de Paris jeudi, le titre Thales valait 106,50 euros pour une capitalisation boursière de près de 23 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le groupe a gagné 4,41%, une performance néanmoins inférieure à celle de l'indice CAC 40 qui a gagné 13,63%.

"La décision d'Euronext traduit la mobilisation constante des équipes du groupe pour accroître continuellement sa performance opérationnelle, tout en innovant en permanence", a réagi Thales dans un communiqué.

Valeo fait en revanche les frais de la détérioration du secteur de l'automobile, entre hausse du coût des matières premières, nouvelles normes et ralentissement du marché chinois. Le secteur, très mondialisé et dépendant d'accords de libre-échange, est en outre touché par le pessimisme ambiant, né de la guerre commerciale sino-américaine et du recours récurrent du président Donald Trump à la menace de tarifs punitifs.

Lors de ses résultats annuels publiés en février, Valeo a vu chuter son bénéfice net de 38%.

 

L'automobile à la portion congrue

Depuis son record de mai 2017 à 67,12 euros, le titre a perdu près de 63%. A la clôture jeudi, l'action a terminé à 24,89 euros, soit une capitalisation boursière de quelque 6 milliards d'euros.

En avril dernier, le groupe avait publié un chiffre d'affaires en baisse de 1% pour le premier trimestre, à 4,84 milliards d'euros, et confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice.

Valeo avait intégré le CAC 40 en février 1997 et y était resté jusqu'en août 2001. Il y est ensuite revenu en juin 2014, a précisé Euronext.

Le secteur automobile ne compte désormais plus que Peugeot, Renault et Michelin au sein de l'indice phare de la place parisienne.

La dernière modification de l'indice avait eu lieu en septembre dernier, avec l'entrée d'Hermès à la place du géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim.

Ce n'est pas Euronext qui décide des entrées et sorties de valeurs au sein du CAC 40: la décision est entre les mains du Conseil scientifique des indices d'Euronext, qui se réunit tous les trimestres.

Il réunit huit personnes, principalement des professionnels des marchés et des universitaires spécialisés dans les indices. Euronext y est représenté mais ne prend pas part au vote.

Deux critères majeurs, la taille du capital flottant (capital négociable en Bourse) et le nombre d'échanges enregistrés sur les titres sont pris en compte.

A cette occasion, le groupe Coface rejoint également l'indice SBF 120.

Ces changements prendront effet le lundi 24 juin.

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