Valeo: bénéfice net à +23%, confiance malgré le Brexit

L'équipementier automobile français Valeo a publié mardi un bénéfice net part du groupe en hausse de 23% à 422 millions d'euros pour le premier semestre et s'est dit confiant quant à ses objectifs annuels malgré le Brexit.

Valeo, qui a connu une croissance de 11% de son chiffre d'affaires consolidé par rapport à la même période de 2015, à 8,1 milliards d'euros, a une nouvelle fois amélioré sa rentabilité, selon un communiqué.

La marge opérationnelle s'établit ainsi à 647 millions d'euros, soit 8% du chiffre d'affaires (+0,6 point).

La société s'est également félicitée d'une "accélération des prises de commandes, en hausse de 20%, à 12,8 milliards d'euros, confirmant la capacité du groupe à croître structurellement à un rythme supérieur à celui de la production automobile".

"Grâce à l'implication de l'ensemble des collaborateurs du Groupe, nous avons créé un nouveau Valeo, plus technologique, plus innovant, plus dynamique et plus rentable", a affirmé le PDG de l'entreprise, Jacques Aschenbroich, cité dans le communiqué, en mentionnant en particulier les produits liés à la réduction des émissions de CO2.

Si l'évolution du chiffre d'affaires du premier semestre a légèrement pâti d'effets de change (-2 points) "en raison principalement de l'appréciation de l'euro face au renminbi chinois, au won sud-coréen et au réal brésilien", ceux-ci ont été exactement compensés par une augmentation du périmètre avec deux acquisitions: les sociétés allemandes Peiker (électronique embarquée) et Spheros (air conditionné pour autobus).

Ce périmètre devrait encore augmenter avec l'acquisition prévue d'une autre entreprise allemande, FTE, spécialisée dans les embrayages et les transmissions, pour une valeur d'entreprise de plus de 819 millions d'euros. L'opération, qui devra recevoir le feu vert des autorités européennes et brésiliennes, pourrait aboutir à la fin de l'année ou début 2017.

Ces acquisitions, hors FTE, se sont traduites par une forte augmentation de l'endettement financier net au 30 juin, à 739 millions d'euros (+172%), mais le ratio d'endettement reste faible à 18%. Le cash-flow (flux de trésorerie) libre a quant à lui crû de 11% sur un an, à 339 millions d'euros.

- Croissance à deux chiffres sur les principaux marchés -

C'est la partie "première monte", soit les pièces livrées par Valeo aux constructeurs automobiles sur les lignes d'assemblage, qui s'est révélée la plus dynamique au premier semestre, avec une hausse du chiffre d'affaires de 11,5% à périmètre et taux de changes constants, "supérieure de 10 points à celle de la production automobile mondiale", s'est félicité l'entreprise.

Toutes les zones géographiques ont connu une progression à deux chiffres, de 10% en Amérique du Nord à 13% dans la région Europe-Afrique en passant par la Chine (+11%), à l'exception de l'Amérique du Sud toujours en crise (-6%). Encore Valeo y gagne-t-il des parts de marché puisque la production automobile s'est effondrée de 24% sur la période. La zone ne représente toutefois que 2% des débouchés de la société.

La très bonne tenue de la "première monte" est d'autant plus significative pour Valeo qu'elle représente 87% de l'activité totale, soit 7,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur le semestre.

Les pièces de remplacement (11% de l'activité) ont quant à elles vu leurs ventes progresser à un rythme plus modeste, de 6% à 845 millions d'euros. Le solde, principalement les outillages, entre dans la colonne "divers" et est peu significatif à 2% du chiffre d'affaires.

"Valeo est confiant pour confirmer ses objectifs 2016 (...) malgré les incertitudes qui pourraient éventuellement peser sur le marché automobile européen suite à la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union Européenne", a assuré l'entreprise.

Ces objectifs, énoncés en début d'année, consistent en une "forte croissance du chiffre d'affaires, supérieure à celle du marché dans les principales régions de production, y compris en Chine".

L'équipementier prévoit toujours une "légère hausse de la marge opérationnelle, malgré l'augmentation des frais nets de R&D dans les domaines de la réduction des émissions de CO2 et de la conduite intuitive".

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