Usine Smart au ralenti à cause d'une grève chez 5 sous-traitants

La production de Smart à Hambach (Moselle) tournait au ralenti mardi en raison d'un mouvement de grève de salariés des sous-traitants pour obtenir des garanties sur le maintien des emplois avec l'arrivée de la Mercedes.

"On est contents de ce projet et on voudrait faire partie de l'aventure. Mais des sous-traitants vont rester au bord du chemin", a expliqué Denis Boos, délégué syndical CGT à Faurecia, équipementier plasturgiste.

Le groupe automobile allemand Daimler, propriétaire des marques Mercedes-Benz et Smart, a annoncé fin mars une alliance avec le chinois Geely pour produire ensemble en Chine, dès 2022, la prochaine génération des citadines biplaces.

A la place de la Smart, un modèle électrique haut de gamme Mercedes va sortir des lignes de production à partir de 2020. 500 millions d'euros d'investissements sont prévus pour adapter le site mosellan, qui emploie 800 salariés, à cette nouvelle production.

A l'appel de la CGT, des salariés des cinq sous-traitants, qui représentent 600 employés, observent un mouvement de grève depuis plusieurs jours et réclament "une réunion tripartite (entre Smart, Mercedes et les entreprises) pour avoir de vraies garanties pour le travail".

"L'usine continue de produire des voitures, mais au ralenti depuis plusieurs jours", a dit à l'AFP un porte-parole de Smart France.

"Notre direction nous a ouvertement dit que l'activité cesserait à la fin de la Smart et qu'on devait démissionner pour aller chez Smart", a précisé Nicolas Bosle, délégué CFDT chez Magna Uniport, fabricant d'ouvrants de portes et de hayons.

"Si la société cesse son activité, elle doit mettre des choses en place, comme le reclassement, pas nous imposer une démission", a-t-il ajouté.

Daimler avait assuré qu'aucun emploi ne serait menacé par ce changement de stratégie industrielle. Une bourse à l'emploi, créée pour recruter le personnel sous-traitant, a permis l'embauche effective ou à venir d'une centaine de salariés, assure le constructeur.

"Smart France a proposé, dans un engagement de mobilité, de garantir les emplois des entreprises partenaires du site, de recruter en priorité leurs salariés, de reprendre leur ancienneté et de proposer deux postes à compétences et qualifications égales aux salariés qui ne trouveraient pas de poste qui leur convient", a détaillé un porte-parole de l'entreprise.

"On n'ira pas recruter à l'extérieur", a-t-il souligné, assurant que "tous les emplois du site seront préservés".

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