USA: l'automobile allemande défend le libre-échange

L'industrie automobile allemande a plaidé lundi pour le libre-échange, tant en Amérique du nord qu'entre les États-Unis et l'Europe, et a souligné l'importance de sa production américaine face à l'arrivée prochaine de Donald Trump au pouvoir.

Lors d'une conférence ouvrant le salon international de l'automobile à Detroit (Michigan, nord), le patron de la fédération allemande de l'automobile VDA, Matthias Wissmann, a fait valoir que ses membres (Daimler, BMW, Volkswagen...) avaient "quadruplé leur production aux Etats-Unis entre 2009 et 2016, de 214.000 à 850.000".

"C'est un engagement clair envers les Etats-Unis en tant que base industrielle", a lancé M. Wissmann, alors que le républicain Donald Trump, qui succèdera à Barack Obama à la Maison Blanche le 20 janvier, a pris pour cible plusieurs constructeurs automobiles ayant implanté des usines au Mexique pour exporter aux Etats-Unis, en profitant de l'accord de libre-échange nord-américain (Alena) que le futur dirigeant a sévèrement critiqué.

M. Wissmann a quant à lui répété le plaidoyer habituel de la VDA en faveur du libre-échange: "il serait habile de ne pas remettre en question l'absence de taxes à l'importation au sein de l'Alena", a-t-il prévenu, prenant le direct contrepied de M. Trump.

Au Mexique, les membres de la VDA ont produit 425.000 unités en 2016, a-t-il précisé.

Il a aussi soutenu l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis (TTIP) actuellement dans les limbes, en remarquant que seulement 41% de la production américaine des constructeurs allemands restaient aux Etats-Unis, le solde étant exporté.

"Cela veut dire que plus de la moitié des emplois que les constructeurs allemands ont créé aux Etats-Unis dépendent des exportations", a indiqué le patron de la fédération allemande. Il a évalué à 110.000 le nombre total d'employés directs des membres de la VDA aux Etats-Unis, en incluant les fournisseurs.

"Pour nous, la valeur que Washington donnera à la mondialisation est particulièrement importante", a noté M. Wissmann. "Nous prenons pour postulat que la prochaine administration présidentielle voudra renforcer l'industrie américaine (...) nous espérons que le nouveau président sera ouvert à cette politique de libre-échange dans l'intérêt de sa base industrielle".

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